UN DEUX TROIS SOLEIL AUX TROIS DOMAINES
19.7.10
Aujourd'hui, le misanthrope Christophe Riblon tente d’aller vivre seul dans la montagne et y parvient.
Derrière lui, Schleck et Contador poursuivent leur parade amoureuse, se croyant seuls au monde. Course dans la course, ils se chamaillent pour obtenir le rôle du passif, au point que ça en devient gênant pour les accompagnateurs Menchov et Sanchez, pudiques candidats à la troisième place, qui préfèrent ne pas regarder. Il s’en faut cependant de peu pour que le Manche et son fidèle Sancho, découvrant, vaguement inquiets, qu’ils ont lâché les deux chenapans, ne profitent de l’aubaine pour refaire leur retard.
Craint comme une brute, le Port de Pailhères s’est couché devant les coureurs. Les battus des Alpes, Cadel Evans et plus encore, l’Uniballe –qui perd du temps chaque jour et semble n’être venu que pour soigner son karma- ont confirmé qu’ils suivent une pente inverse à celle suivie par la plupart des leaders, tous réunis au moment de basculer dans la descente.
Un phénomène toutefois interpelle. Que sont les Saxo devenus ? Autour du Schleck, aucun allié. Considère-t-on qu’il est assez grand pour se débrouiller seul ? Le laisse-t-on s’émanciper auprès de son ami Albert ?
Au pied de la dernière montée, l’impérial Vino durcit le rythme. Facile, on se dit qu’Astana chauffe la piste en prévision d’une offensive de son tireur d’élite. Mais rien n’arrive. L’Astaman doit ralentir lorsqu’il constate, couillon, qu’il a fait le trou. Andy et Bertie ne respectent rien. Le premier joue les endormis, le second s’agite et le harcèle, voudrait qu’il se réveille et passe un peu devant, afin de mieux le surprendre. La comédie se poursuit sur des kilomètres. On les retrouve même un instant en quasi surplace. Jolie figure de natation synchronisée parmi les nageurs à la dérive et les plaisanciers.
Plus haut dans l’espace, ignorant tout des simagrées qu’on rencontre dans le bois, Riblon ne lâche rien, à l’exception de son camarade d’évasion, Moinard. Il franchit la ligne en vainqueur et accède à l’immortalité des glorieux, cadeau empoisonné qui lui vaudra de souscrire une retraite complémentaire auprès de son sponsor.
De retour au camping à l'heure du JT, je me lance dans une conversation à bâtons rompus avec une fillette de quatorze ans occupée à dessiner au feutre les membres du groupe Indochine. « Je ne comprends pas trop, lui dis-je, la nervosité de Contador. Lui qui, l’an passé, nous avait tellement épatés en résistant à la pression d’Armstrong… Qu’a-t-il, mais qu’a-t-il donc, à se préoccuper d’un coureur qui ne le devance que de trente secondes, quand il est assuré de lui en reprendre le triple dans les vignes de Pauillac ? Merde à la fin ! » Et sur ceci, je conclus, un peu vif, en envoyant le Magnum amandes que nous sommes en train de partager, éclater dans un arbre qui se trouve là.
« Tu as tort de te plaindre, me répond Vanina de sa voix aigüe mais posée, sans la nervosité de Contador, il n’y aurait déjà plus de suspense. Faisons confiance à son instinct animal. Et après tout, ajoute-t-elle dans un sourire, si quelque chose le trouble chez Schleck, c’est peut-être simplement qu’il y a chez ce jeune homme quelque chose de troublant.»
Sacrée Vanina !
J’utilise mon Iphone pour commander immédiatement une nouvelle caisse de Magnum.
Demain, Alberto profitera peut-être des forts pourcentages du Port de Balès pour exiger d’Andy qu’il enlève le masque.
Quelle que soit l’issue, nous aurons, de toutes manières, besoin de rafraîchissements.
Pascal d’Huez, depuis le camping Le Malazeou, parcelle 34, Ax-les-Thermes.
Derrière lui, Schleck et Contador poursuivent leur parade amoureuse, se croyant seuls au monde. Course dans la course, ils se chamaillent pour obtenir le rôle du passif, au point que ça en devient gênant pour les accompagnateurs Menchov et Sanchez, pudiques candidats à la troisième place, qui préfèrent ne pas regarder. Il s’en faut cependant de peu pour que le Manche et son fidèle Sancho, découvrant, vaguement inquiets, qu’ils ont lâché les deux chenapans, ne profitent de l’aubaine pour refaire leur retard.
Craint comme une brute, le Port de Pailhères s’est couché devant les coureurs. Les battus des Alpes, Cadel Evans et plus encore, l’Uniballe –qui perd du temps chaque jour et semble n’être venu que pour soigner son karma- ont confirmé qu’ils suivent une pente inverse à celle suivie par la plupart des leaders, tous réunis au moment de basculer dans la descente.
Un phénomène toutefois interpelle. Que sont les Saxo devenus ? Autour du Schleck, aucun allié. Considère-t-on qu’il est assez grand pour se débrouiller seul ? Le laisse-t-on s’émanciper auprès de son ami Albert ?
Au pied de la dernière montée, l’impérial Vino durcit le rythme. Facile, on se dit qu’Astana chauffe la piste en prévision d’une offensive de son tireur d’élite. Mais rien n’arrive. L’Astaman doit ralentir lorsqu’il constate, couillon, qu’il a fait le trou. Andy et Bertie ne respectent rien. Le premier joue les endormis, le second s’agite et le harcèle, voudrait qu’il se réveille et passe un peu devant, afin de mieux le surprendre. La comédie se poursuit sur des kilomètres. On les retrouve même un instant en quasi surplace. Jolie figure de natation synchronisée parmi les nageurs à la dérive et les plaisanciers.
Plus haut dans l’espace, ignorant tout des simagrées qu’on rencontre dans le bois, Riblon ne lâche rien, à l’exception de son camarade d’évasion, Moinard. Il franchit la ligne en vainqueur et accède à l’immortalité des glorieux, cadeau empoisonné qui lui vaudra de souscrire une retraite complémentaire auprès de son sponsor.
De retour au camping à l'heure du JT, je me lance dans une conversation à bâtons rompus avec une fillette de quatorze ans occupée à dessiner au feutre les membres du groupe Indochine. « Je ne comprends pas trop, lui dis-je, la nervosité de Contador. Lui qui, l’an passé, nous avait tellement épatés en résistant à la pression d’Armstrong… Qu’a-t-il, mais qu’a-t-il donc, à se préoccuper d’un coureur qui ne le devance que de trente secondes, quand il est assuré de lui en reprendre le triple dans les vignes de Pauillac ? Merde à la fin ! » Et sur ceci, je conclus, un peu vif, en envoyant le Magnum amandes que nous sommes en train de partager, éclater dans un arbre qui se trouve là.
« Tu as tort de te plaindre, me répond Vanina de sa voix aigüe mais posée, sans la nervosité de Contador, il n’y aurait déjà plus de suspense. Faisons confiance à son instinct animal. Et après tout, ajoute-t-elle dans un sourire, si quelque chose le trouble chez Schleck, c’est peut-être simplement qu’il y a chez ce jeune homme quelque chose de troublant.»
Sacrée Vanina !
J’utilise mon Iphone pour commander immédiatement une nouvelle caisse de Magnum.
Demain, Alberto profitera peut-être des forts pourcentages du Port de Balès pour exiger d’Andy qu’il enlève le masque.
Quelle que soit l’issue, nous aurons, de toutes manières, besoin de rafraîchissements.
Pascal d’Huez, depuis le camping Le Malazeou, parcelle 34, Ax-les-Thermes.
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