CHAVANEL FAIT ENCORE TOURNER LA ROUE
11.7.10
Il faut se pincer les fesses mutuellement pour y croire. Les coureurs de la nation n’avaient plus été à pareille fête depuis longtemps. Pineau martyrise les Saxo, Voeckler écoeure Cunego et un Sylvain Chavanel, de classe internationale, éclabousse les Rousses et récupère le chandail à Cancello.
Au départ de Tournus, capitale du tournedos, les observateurs prédisaient une étape relevée. Après le long tunnel de trois jours réservé aux sprinteurs, ce devait être, selon ce visionnaire de Lance, « le début de la grande course ». La grande course ? Pas encore, non. Nulle bagarre entre cadors ce samedi, mais quelques éliminations logiques : Cancellara, mis au repos dans la perspective des authentiques difficultés à venir, Geraint Thomas, lâché au train, Klöden, fantômatique.
L’étape est courue sous influence Laurent Jalabert. Elle a goût de panda. Depuis que le Sphinx de Mazamet a démontré qu’on pouvait ramener les pois sur les Champs-Elysées sans trop se mêler à la bagarre des favoris, nombreux sont les coureurs français –limités mais réalistes- qui rêvent du challenge de la montagne. En partant de bonne heure, avec astuce.
Aussi, comprend-on vite ce qui se trame. Dès le kilomètre zéro, Pineau prend ses responsabilités et réunit une petite bande de braves pour aller rafler les grimpeurs.
Sans s’en cacher, Petite Pine s’est mis en tête d’accumuler les points. Ses dents, cependant, ne rayent pas le bitume. Il ne lorgne pas sur le voyage aux Seychelles, mais plutôt sur le ballon de plage. Et hop ! Quatre pions en haut de l’Aubépin, et hop ! Quatre barres au barrage de Vouglans –où ça ne penche pas encore de trop, de façon à garder la casaque à boutons jusqu’à la journée de repos, voire, sur un malentendu, jusqu’au pied des Pyrénées.
Hélas, Pineau n’est pas seul à avoir eu l’idée. Les lieutenants Bbox, Voeckler et Fédrigo, anciens coéquipiers aux profils similaires, ont la même ambition. Sans pitié, ils mènent la chasse, emmenant dans un train d’enfer les grosses écuries, amusées d’entendre sonner le cor.
Influence Jalabert encore, au moment où, quarante kilomètres avant le but, Chavanel prend ses distances avec le peloton, irrésistible. On se souvient alors de la chute d’Armentières, en 1995, quand celui qui n’était pas encore Jaja, cloué sur la route, caramélisé dans son propre sang, avait quitté ses frusques de bon coureur pour enfiler la tenue du champion. Une expérience similaire a-t-elle transformé Chavanel en Chacha ?
Sans doute pas, non.
Il est plus probable que le bouleversement accidentel de sa préparation, l’obligation de prendre du repos quand, ordinairement, à cette période de la saison, il courait comme un dératé, l’ont amené sur ce Tour, frais et sans pression, à l’image d’un litre de Fanta light opportunément placé au freezer entre deux coups de chaleur.
Le résultat est sans appel. Après avoir écoeuré les Bouygues et résisté au chasse-patatas Valls, Chavanel s’adjuge une deuxième étape et récupère le maillot jaune à Cancellara, lequel a définitivement prouvé aujourd’hui à ses détracteurs qu’il ne roulait pas à moteur.
« Que du bonheur ! », commentait le Français, lapidaire.
Pineau n’arrivera que dix minutes plus tard, seul, lâché, et complètement à pois. Apprenant la victoire de son super poteau, il lève les bras en l’air au moment de passer la ligne, fou de joie. Quelques rires, venus des gradins, l’obligent à se justifier aussitôt en montrant le sponsor de son maillot aux spectateurs moqueurs, qui, décidément, ne comprennent jamais rien.
Pascal d’Huez, depuis les Rousses.
Au départ de Tournus, capitale du tournedos, les observateurs prédisaient une étape relevée. Après le long tunnel de trois jours réservé aux sprinteurs, ce devait être, selon ce visionnaire de Lance, « le début de la grande course ». La grande course ? Pas encore, non. Nulle bagarre entre cadors ce samedi, mais quelques éliminations logiques : Cancellara, mis au repos dans la perspective des authentiques difficultés à venir, Geraint Thomas, lâché au train, Klöden, fantômatique.
L’étape est courue sous influence Laurent Jalabert. Elle a goût de panda. Depuis que le Sphinx de Mazamet a démontré qu’on pouvait ramener les pois sur les Champs-Elysées sans trop se mêler à la bagarre des favoris, nombreux sont les coureurs français –limités mais réalistes- qui rêvent du challenge de la montagne. En partant de bonne heure, avec astuce.
Aussi, comprend-on vite ce qui se trame. Dès le kilomètre zéro, Pineau prend ses responsabilités et réunit une petite bande de braves pour aller rafler les grimpeurs.
Sans s’en cacher, Petite Pine s’est mis en tête d’accumuler les points. Ses dents, cependant, ne rayent pas le bitume. Il ne lorgne pas sur le voyage aux Seychelles, mais plutôt sur le ballon de plage. Et hop ! Quatre pions en haut de l’Aubépin, et hop ! Quatre barres au barrage de Vouglans –où ça ne penche pas encore de trop, de façon à garder la casaque à boutons jusqu’à la journée de repos, voire, sur un malentendu, jusqu’au pied des Pyrénées.
Hélas, Pineau n’est pas seul à avoir eu l’idée. Les lieutenants Bbox, Voeckler et Fédrigo, anciens coéquipiers aux profils similaires, ont la même ambition. Sans pitié, ils mènent la chasse, emmenant dans un train d’enfer les grosses écuries, amusées d’entendre sonner le cor.
Influence Jalabert encore, au moment où, quarante kilomètres avant le but, Chavanel prend ses distances avec le peloton, irrésistible. On se souvient alors de la chute d’Armentières, en 1995, quand celui qui n’était pas encore Jaja, cloué sur la route, caramélisé dans son propre sang, avait quitté ses frusques de bon coureur pour enfiler la tenue du champion. Une expérience similaire a-t-elle transformé Chavanel en Chacha ?
Sans doute pas, non.
Il est plus probable que le bouleversement accidentel de sa préparation, l’obligation de prendre du repos quand, ordinairement, à cette période de la saison, il courait comme un dératé, l’ont amené sur ce Tour, frais et sans pression, à l’image d’un litre de Fanta light opportunément placé au freezer entre deux coups de chaleur.
Le résultat est sans appel. Après avoir écoeuré les Bouygues et résisté au chasse-patatas Valls, Chavanel s’adjuge une deuxième étape et récupère le maillot jaune à Cancellara, lequel a définitivement prouvé aujourd’hui à ses détracteurs qu’il ne roulait pas à moteur.
« Que du bonheur ! », commentait le Français, lapidaire.
Pineau n’arrivera que dix minutes plus tard, seul, lâché, et complètement à pois. Apprenant la victoire de son super poteau, il lève les bras en l’air au moment de passer la ligne, fou de joie. Quelques rires, venus des gradins, l’obligent à se justifier aussitôt en montrant le sponsor de son maillot aux spectateurs moqueurs, qui, décidément, ne comprennent jamais rien.
Pascal d’Huez, depuis les Rousses.
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