LE VASE DE SÈVRES
26.7.10
La paix est revenue en haut des cols. Le grand tétras, un temps délogé de son nid par les flonflons de la caravane, peut réintégrer son abri –l’expérience en plus.
La monotonie éternelle a regagné son royaume et il faut cependant continuer à vivre, ce lundi, premier d’une longue série de jours sans Tour de France.
Sur un fond de ciel bleu inutile, l’œil de l’accro cherche les coureurs. On les a vus, pourtant, partir en ordre dispersé, hier soir, encore incandescents de l’explosion finale du peloton sur les Champs-Elysées. On les a suivis jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un seul maillot, plus une couleur.
On les retrouvera vite, éparpillés dans toute l’Europe, monnayant qui son classement, qui sa popularité précaire dans les critériums truqués de villes de garnison. Lisieux, Camors, mais aussi Gif-sur-Yvette, La Baize, Marchandon...
Sur l’air de la Marche Royale, le vase de Sèvres s’est elevé dans le creux de l’Arc de Triomphe et transite à présent vers Madrid en fourgon sécurisé.
Sur le sol, ne restent plus qu’un bidon crevé, un mini-cochonou aplati par une tennis sale, et, -là où se trouvait tout à l’heure la ligne d’arrivée- des dossards illisibles, un nom bientôt effacé et l’origine de l’effort, perdue dans la poussière et les mains vertes.
Merci, les petits gars.
Vous avez bien mérité d'aller tremper vos grosses cuisses et vos mollets durs dans des bains de Champagne.
Pascal d’Huez, depuis le troisième étage de la Tour Eiffel, Paris.
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