FAUT-Il LAISSER VIEILLIR ANDY À PAUILLAC ?
24.7.10
A la veille de rentrer à Paris, le contre-la-montre de Pauillac va devoir départager les deux meilleurs coureurs de ce Tour 2010, seulement distants de huit secondes. Le postulat, s'il eut été annoncé tel quel au 1er juillet, nous aurait fait frissonner. Or, voilà qu'au lieu d’être dans tous nos états, on ne l’est pas.
Infiniment moins fort que son rival dans l’exercice solo comme dans l’agressivité et la clairvoyance, Andy Schleck ne semble pas en mesure de répondre au défi qui lui est lancé, quand bien même il continue de faire illusion, en prétendant que la fatigue accumulée par trois semaines de course s’apprête à niveller les différences.
Frustré, tandis que –déjà- je commence à défaire le dossard 220 cousu à mon blouson Skoda, je pose la question qui soule : Conquérants du Médoc, vous reste-t-il encore un peu d’ivresse ?
Fin diplomate, Alberto Contador donne depuis Rotterdam une leçon de realpolitik à son jeune ami et disciple. Il y a quelque chose du machiavélisme d’un Armstrong des grands soirs dans la façon charmante dont l’Espagnol sait si parfaitement accompagner la défaite de son adversaire sans susciter chez lui la moindre révolte. Il a compris depuis longtemps quelles ficelles il suffisait de tirer : l’une se nomme amitié virile, l’autre respect mutuel. Aussi, pour ne vexer personne, le probable triple vainqueur a annoncé ce soir que rien n’était joué, avant d’en faire toutefois un peu trop et de vendre la mêche : « Andy a pris confiance en lui en chrono... Ne vient-il pas de remporter son championnat national ? »
Malin comme un singe, le Ber sait parfaitement qu’à moins d’un arrêt cardiaque, il conduira ses Astana au sommet dimanche. La table Avalon et sa demi-bouteille de Champagne leur est déjà réservée au restaurant de la Tour Eiffel. Mieux encore : en cas d’incident, il sait qu’Andy, averti par oreillette, mettra aussitôt pied à terre ! C’est là le curieux destin d’Alberto Imperator. Une année, il doit se battre contre ses propres coéquipers (2009), la suivante, il fonde avec ses adversaires une chaîne de l’amitié (2010).
Un dégoût absolu pour la défaite manque encore à la panoplie du Beau Lux. Malgré ses nombreux progrès, il peine à acquérir le principal. Un esprit de champion. La cruauté pratique du prédateur.
Une innocence pénible, une odeur de pusillanime, émane du Long Blond, lorsqu’il invite les sourcilleux à relever les données de son polar, pour preuve qu’il a tout tenté sur les pentes du Tourmalet, ou quand il annonce, dès Morzine, qu’il « a un plan » (pour gagner le Tour) et qu’il entend bien le respecter. Un petit coup de pute de son pote Albert tomberait à point nommé pour le déniaiser. C’était presque fait au Port de Balès. Malheureusement pour Andy, le Pistolero, affreusement lucide, s’est fendu d’une excuse. La colère du Saxo s’est alors ratatinée et le géant des montagnes qu’il promettait de libérer est rentré dans sa lampe. Demain peut-être, -si vraiment c’est un ami-, Alberto rendra-t-il ce service à Andy. Lui apprendre la haine.
Et sinon ? Au fond du flacon ? D’autres bastons ?
Irrégulier contre le chrono, Denis Menchov devrait néanmoins réussir à grapiller les vingt secondes qui le séparent de Sanchez, un Samu qui -attention!- grillera certainement tous les feux rouges. A la grande satisfaction des organisateurs, le Russe équilibrera ainsi magnifiquement le podium, offrant un idéal contrepoids à Schleck, autre grande perche.
A noter aussi, pour les pervers que ça amuse, le beau duel Leipheimer – Klöden, -seulement séparés de vingt secondes- pour la treizième place, et une quinte flush royale Wiggins-Armstrong autour la 22ème place de Christophe Moreau, également convoitée par Cadel Evans.
C’est à peu près tout.
Quant à Fabian Cancellara, 132ème à 3h et 25mn, il tentera d’entrer dans le top 100.
Pascal d’Huez, depuis les douves du Château Grand-Puy-Lacoste.
Infiniment moins fort que son rival dans l’exercice solo comme dans l’agressivité et la clairvoyance, Andy Schleck ne semble pas en mesure de répondre au défi qui lui est lancé, quand bien même il continue de faire illusion, en prétendant que la fatigue accumulée par trois semaines de course s’apprête à niveller les différences.
Frustré, tandis que –déjà- je commence à défaire le dossard 220 cousu à mon blouson Skoda, je pose la question qui soule : Conquérants du Médoc, vous reste-t-il encore un peu d’ivresse ?
Fin diplomate, Alberto Contador donne depuis Rotterdam une leçon de realpolitik à son jeune ami et disciple. Il y a quelque chose du machiavélisme d’un Armstrong des grands soirs dans la façon charmante dont l’Espagnol sait si parfaitement accompagner la défaite de son adversaire sans susciter chez lui la moindre révolte. Il a compris depuis longtemps quelles ficelles il suffisait de tirer : l’une se nomme amitié virile, l’autre respect mutuel. Aussi, pour ne vexer personne, le probable triple vainqueur a annoncé ce soir que rien n’était joué, avant d’en faire toutefois un peu trop et de vendre la mêche : « Andy a pris confiance en lui en chrono... Ne vient-il pas de remporter son championnat national ? »
Malin comme un singe, le Ber sait parfaitement qu’à moins d’un arrêt cardiaque, il conduira ses Astana au sommet dimanche. La table Avalon et sa demi-bouteille de Champagne leur est déjà réservée au restaurant de la Tour Eiffel. Mieux encore : en cas d’incident, il sait qu’Andy, averti par oreillette, mettra aussitôt pied à terre ! C’est là le curieux destin d’Alberto Imperator. Une année, il doit se battre contre ses propres coéquipers (2009), la suivante, il fonde avec ses adversaires une chaîne de l’amitié (2010).
Un dégoût absolu pour la défaite manque encore à la panoplie du Beau Lux. Malgré ses nombreux progrès, il peine à acquérir le principal. Un esprit de champion. La cruauté pratique du prédateur.
Une innocence pénible, une odeur de pusillanime, émane du Long Blond, lorsqu’il invite les sourcilleux à relever les données de son polar, pour preuve qu’il a tout tenté sur les pentes du Tourmalet, ou quand il annonce, dès Morzine, qu’il « a un plan » (pour gagner le Tour) et qu’il entend bien le respecter. Un petit coup de pute de son pote Albert tomberait à point nommé pour le déniaiser. C’était presque fait au Port de Balès. Malheureusement pour Andy, le Pistolero, affreusement lucide, s’est fendu d’une excuse. La colère du Saxo s’est alors ratatinée et le géant des montagnes qu’il promettait de libérer est rentré dans sa lampe. Demain peut-être, -si vraiment c’est un ami-, Alberto rendra-t-il ce service à Andy. Lui apprendre la haine.
Et sinon ? Au fond du flacon ? D’autres bastons ?
Irrégulier contre le chrono, Denis Menchov devrait néanmoins réussir à grapiller les vingt secondes qui le séparent de Sanchez, un Samu qui -attention!- grillera certainement tous les feux rouges. A la grande satisfaction des organisateurs, le Russe équilibrera ainsi magnifiquement le podium, offrant un idéal contrepoids à Schleck, autre grande perche.
A noter aussi, pour les pervers que ça amuse, le beau duel Leipheimer – Klöden, -seulement séparés de vingt secondes- pour la treizième place, et une quinte flush royale Wiggins-Armstrong autour la 22ème place de Christophe Moreau, également convoitée par Cadel Evans.
C’est à peu près tout.
Quant à Fabian Cancellara, 132ème à 3h et 25mn, il tentera d’entrer dans le top 100.
Pascal d’Huez, depuis les douves du Château Grand-Puy-Lacoste.
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