COMIC STRIP
5.7.10
Bof bof bof. Pas grand-chose à se mettre sous le 54 dents ce dimanche. Les polders, nous vantait-on. Des risques de bordure, qu’ils disaient. Probables en effet, mais qui ne sont pas survenues, victimes de l’effet d’annonce.
En ces premiers jours de course, le peloton, comme à son habitude, n’est qu’un bloc d’anxiété. C’est le moment de la saison où il atteint son pic de stress. Le début du Tour est aux coureurs ce que les départs en vacances sont aux masses civiles. Le grand rush. Avec cette différence que, pour nos chouchous, aucun parasol n’est en vue.
Le scénario de l’étape avait un goût de déjà-vu. Une traversée de la Flandre depuis sa frontière nord jusqu’à la capitale de toutes les Belgiques, animée par une échappée de locaux repris à dix bornes de la ligne. Un délicieux ennui seulement éraflé par la saillie de Gérard Holtz lors de la traversée du village de Puttes (« Jamais vu autant de fils de Puttes sur le bord de la route »). Dieu sait si Gégé est antipathique, mais rendons-lui justice sur ce coup-là. C’était la sortie la plus probante de la journée.
En attestent les nombreux témoignages effarouchés des téléspectateurs de France 2, toujours prompts à exiger les démissions, avec un panache de parents d’élèves.
Pour la Belgique au bord du schisme, cette arrivée à Bruxelles tombe à point nommé. C’est l’occasion de se rassembler autour de la figure d’Eddy Merckx, Belge total et symbole d’union. Paluché par le Roi en personne, le Cannibale est monté sur le podium afin d’y recevoir un abominable maillot global, à la fois maillot jaune, à pois, vert, qu’il n’a même pas songé revêtir. Ce maillot est une nouvelle preuve de la décrépitude esthétique d’un Tour de France qui, faute de jouer la carte Classic (French élégance, Lacoste, Anquetil, Yvette Horner, Jean-Paul Gaultier), avance sûrement vers la ringardisation.
La Belgique va mal, et comme chacun le sait, on ne peut rien cacher à la caméra, à fortiori quand ils’agit de celle de Jean-Maurice Ooghe. Aussi, par une sorte de clin d’œil cruel à l’école ligne claire, le sprint royal s’est transformé en mauvais comic strip rempli de Whizz ! Shebam ! Bing ! Zip ! Paf !
D’abord Cavendish, qui s’est cru trop tôt seul en course, entraînant dans sa chute les rivaux Hushovd et Freire. Puis, cent mètres plus loin, sur une chaussée un peu étroite pour une pareille bande d’agités, c’est tout le second rang du peloton qui s’est effondré d’un seul homme, comme si une trappe s’était ouverte dans le bitume, formant un gigantesque moulon de cuisses et de rayons artistiquement enchevêtrés.
Au pied de l’atomium, c’était la fission, et les directeurs sportifs n’en finissaient plus de ramasser les isotopes.
Après un dernier cassage du gueule –Lloyd Mondory sur un écart malvenu de Tyler Farrar- c’était finalement le vieil Alessandro Petacchi, surgi des mémoires, qui venait couper la ligne en first, sept ans après son dernier succès sur le Tour !
Au classement, aucun changement. Les chutes, opportunément survenues dans les trois derniers kilomètres, comptent pour du beurre et un peu de mercure au chrome pour les contusionnés du jour, parmi lesquels Ivan Basso.
Le Cancelard reste jaune.
Aujourd’hui, promesse de fun à travers les Ardennes dans une étape qu’on présente comme un mini Liège-Bastogne-Liège.
Pour Jérôme Pineau, l'heure de tenter l'aventure.
Pascal d’Huez, depuis Bruxelles.
En ces premiers jours de course, le peloton, comme à son habitude, n’est qu’un bloc d’anxiété. C’est le moment de la saison où il atteint son pic de stress. Le début du Tour est aux coureurs ce que les départs en vacances sont aux masses civiles. Le grand rush. Avec cette différence que, pour nos chouchous, aucun parasol n’est en vue.
Le scénario de l’étape avait un goût de déjà-vu. Une traversée de la Flandre depuis sa frontière nord jusqu’à la capitale de toutes les Belgiques, animée par une échappée de locaux repris à dix bornes de la ligne. Un délicieux ennui seulement éraflé par la saillie de Gérard Holtz lors de la traversée du village de Puttes (« Jamais vu autant de fils de Puttes sur le bord de la route »). Dieu sait si Gégé est antipathique, mais rendons-lui justice sur ce coup-là. C’était la sortie la plus probante de la journée.
En attestent les nombreux témoignages effarouchés des téléspectateurs de France 2, toujours prompts à exiger les démissions, avec un panache de parents d’élèves.
Pour la Belgique au bord du schisme, cette arrivée à Bruxelles tombe à point nommé. C’est l’occasion de se rassembler autour de la figure d’Eddy Merckx, Belge total et symbole d’union. Paluché par le Roi en personne, le Cannibale est monté sur le podium afin d’y recevoir un abominable maillot global, à la fois maillot jaune, à pois, vert, qu’il n’a même pas songé revêtir. Ce maillot est une nouvelle preuve de la décrépitude esthétique d’un Tour de France qui, faute de jouer la carte Classic (French élégance, Lacoste, Anquetil, Yvette Horner, Jean-Paul Gaultier), avance sûrement vers la ringardisation.
La Belgique va mal, et comme chacun le sait, on ne peut rien cacher à la caméra, à fortiori quand ils’agit de celle de Jean-Maurice Ooghe. Aussi, par une sorte de clin d’œil cruel à l’école ligne claire, le sprint royal s’est transformé en mauvais comic strip rempli de Whizz ! Shebam ! Bing ! Zip ! Paf !
D’abord Cavendish, qui s’est cru trop tôt seul en course, entraînant dans sa chute les rivaux Hushovd et Freire. Puis, cent mètres plus loin, sur une chaussée un peu étroite pour une pareille bande d’agités, c’est tout le second rang du peloton qui s’est effondré d’un seul homme, comme si une trappe s’était ouverte dans le bitume, formant un gigantesque moulon de cuisses et de rayons artistiquement enchevêtrés.
Au pied de l’atomium, c’était la fission, et les directeurs sportifs n’en finissaient plus de ramasser les isotopes.
Après un dernier cassage du gueule –Lloyd Mondory sur un écart malvenu de Tyler Farrar- c’était finalement le vieil Alessandro Petacchi, surgi des mémoires, qui venait couper la ligne en first, sept ans après son dernier succès sur le Tour !
Au classement, aucun changement. Les chutes, opportunément survenues dans les trois derniers kilomètres, comptent pour du beurre et un peu de mercure au chrome pour les contusionnés du jour, parmi lesquels Ivan Basso.
Le Cancelard reste jaune.
Aujourd’hui, promesse de fun à travers les Ardennes dans une étape qu’on présente comme un mini Liège-Bastogne-Liège.
Pour Jérôme Pineau, l'heure de tenter l'aventure.
Pascal d’Huez, depuis Bruxelles.
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