JAMBES EN L'AIR
6.7.10
« Un verglas d’été » disait le directeur de course pour qualifier le phénomène rare à l’origine de la chute d’une moitié du peloton, cet après-midi, sur la route de Spa.
Autos, motos, poussettes, simples passants, rien ne semblait résister à la pente, dans la descente de Stockeu, qu’on aurait cru tartinée au savon noir. Poissarde Belgique. Encore un coup de Gargamel ?
Cette partie de patatras à l’arrière eut pour principal effet de sceller le sort de la course, déjà bien entamée. Encore perclus des gamelles de la veille, du strike d’un chien sans laisse lâché dans les roues, les poursuivants levèrent le pied pour attendre les leaders égarés dans les flaques. Andy Schleck –décidément pas dans son assiette en ces premiers jours- Alberto Contador, Lance Armstrong, cadors ayant tous mordu le bitume, c’était l’heure d’inspecter ses socquettes, d’huiler son pédalier, de se rassembler autour du vétéran Christophe Moreau pour écouter l’histoire du Tour 95... Bref, on aspirait à la réunification.
Sylvain Chavanel, plus audacieux, moins malhabile, n’avait plus qu’à se laisser rouler vers la plaine de Spa où, ananas sur le gâteau, l’attendait son premier maillot jaune.
Un joli coup du destin comme en raffolent les revues pour dames, puisque, deux mois plus tôt, sur les mêmes chemins sinueux, Mimosa s’était offert une fracture du crâne et l’assurance –pensait-on à l’époque- de suivre le Tour depuis son lit.
C'est ainsi.
Courage et abnégation ont encore montré leur suprématie dégueulasse sur paresse et arrogance.
Comme si ça ne suffisait pas, Chavanel s’empare aussi du maillot vert, à la suite d’une grève du sprint, décidée par le peloton ! Curieuse attitude initiée par Cancellator, très "Spartacus" pour le coup. On l’a vu, tranquille, dans les derniers kilomètres, se porter à la vitre de Jean-François Pécheux pour lui annoncer le programme. « Fabian m’a dit… On va pas faire le sprint. Il y a trop de gars qui se sont bananés. On va pas risquer de se vautrer pour une deuxième place à la con. Aucun point ne sera attribué au challenge du maillot vert. – J’ai répondu : OK. Comme vous voulez, les gars !... Et j’ai aussitôt pris la décision de suivre leur volonté », rapporte la Pêche, avec une autorité qui interroge.
Le Tour serait-il entre les mains d’une poignée de caïds qui commandent à des enfants apeurés ?
C’est ce que nous saurons ce mardi, par les chemins laborieux de Paris-Roubaix, où les occasions de se retrouver cul par-dessus tête ne devraient pas manquer.
Pascal d’Huez, depuis Spa.
Autos, motos, poussettes, simples passants, rien ne semblait résister à la pente, dans la descente de Stockeu, qu’on aurait cru tartinée au savon noir. Poissarde Belgique. Encore un coup de Gargamel ?
Cette partie de patatras à l’arrière eut pour principal effet de sceller le sort de la course, déjà bien entamée. Encore perclus des gamelles de la veille, du strike d’un chien sans laisse lâché dans les roues, les poursuivants levèrent le pied pour attendre les leaders égarés dans les flaques. Andy Schleck –décidément pas dans son assiette en ces premiers jours- Alberto Contador, Lance Armstrong, cadors ayant tous mordu le bitume, c’était l’heure d’inspecter ses socquettes, d’huiler son pédalier, de se rassembler autour du vétéran Christophe Moreau pour écouter l’histoire du Tour 95... Bref, on aspirait à la réunification.
Sylvain Chavanel, plus audacieux, moins malhabile, n’avait plus qu’à se laisser rouler vers la plaine de Spa où, ananas sur le gâteau, l’attendait son premier maillot jaune.
Un joli coup du destin comme en raffolent les revues pour dames, puisque, deux mois plus tôt, sur les mêmes chemins sinueux, Mimosa s’était offert une fracture du crâne et l’assurance –pensait-on à l’époque- de suivre le Tour depuis son lit.
C'est ainsi.
Courage et abnégation ont encore montré leur suprématie dégueulasse sur paresse et arrogance.
Comme si ça ne suffisait pas, Chavanel s’empare aussi du maillot vert, à la suite d’une grève du sprint, décidée par le peloton ! Curieuse attitude initiée par Cancellator, très "Spartacus" pour le coup. On l’a vu, tranquille, dans les derniers kilomètres, se porter à la vitre de Jean-François Pécheux pour lui annoncer le programme. « Fabian m’a dit… On va pas faire le sprint. Il y a trop de gars qui se sont bananés. On va pas risquer de se vautrer pour une deuxième place à la con. Aucun point ne sera attribué au challenge du maillot vert. – J’ai répondu : OK. Comme vous voulez, les gars !... Et j’ai aussitôt pris la décision de suivre leur volonté », rapporte la Pêche, avec une autorité qui interroge.
Le Tour serait-il entre les mains d’une poignée de caïds qui commandent à des enfants apeurés ?
C’est ce que nous saurons ce mardi, par les chemins laborieux de Paris-Roubaix, où les occasions de se retrouver cul par-dessus tête ne devraient pas manquer.
Pascal d’Huez, depuis Spa.
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