TOUS LES JOURS UN PEU PLUS FORT
19.7.09

Et bien voilà. That’s it. Ce n’était pas si compliqué. Dans les cinq derniers kilomètres de la montée de Verbier, Alberto Contador a répondu d’une seule croix à toutes les questions du QCM qui nous collait depuis Monaco.
Après que les Saxo ont entamé la dernière ascension comme des guedins afin de filtrer de leur bande, les malades, les éclopés, puis les passables, un groupe d’élite s’est formé à l’avant de la course. Ca sentait le climax, et Christian Prud’homme, debout dans sa voiture écarlate, était déjà torse nu.
En un coup de rein, souple et élégant, le jeune Albert a tétanisé le vieil Armstrong, écoeuré Cadel, et taillé Andy Steak dans sa bavette, malgré la volonté de ce dernier à ne pas se laisser bouffer.
Comme alimenté par une pile d’orgueil qui frisait la surcharge, Alberto donnait l’impression de vouloir échapper, non seulement au groupe des leaders, mais aussi et surtout à sa condition.
Le trois-pièces Astana est devenu irrespirable du jour où le Septuple y a ramené ses copines Ambition et Sournoiserie. Voilà qu’Alberto s’est mis en boule. Dehors ! Tout le monde, dehors ! C’est lui désormais qui occupera la chambre avec vue. A Lance et Klodie, les lits superposés.
Mine de rien, ce qui s’est passé en ce beau dimanche, se présente déjà comme l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire du Tour de France. Une passation de pouvoir en bonne et due forme. En ayant quitté Paris invaincu, au soir de son dernier succès, Lance avait engendré une génération de champions accablés par son ombre. Même un Contador peinait à recevoir le crédit du à ses performances.
En amorçant le processus d’une semaine au terme duquel le père sera tué pour de bon, le nouveau maillot jaune offre au peloton névrosé une lessive psychanalytique qui va le libérer en profondeur. Les coming-out de toutes espèces devraient abonder d’ici les Champs-Elysées.
Pour cette raison au moins, il faut rendre hommage au Septuple d’avoir eu la bonne idée de revenir sur les chemins parfumés de France, afin de faire allégeance à plus fort que lui. Son ascension dans la douleur, abrité derrière Klöden, l’ex-ennemi des heures de gloire, racontait la fuite du temps et l’introuvable chemin retour vers sa jeunesse, quelque soit le braquet qu’on emmène.
Si l’épreuve traversée par le jeune Alberto auprès du vieux champion a mis ses nerfs à rude épreuve, l’expérience qu’il va en tirer lui donnera, dans les années à venir, une avance sur tous les autres, propre à asseoir son règne.
Gare cependant ! Fan d’Halloween et de la série des Freddy, l’Espagnol doit garder en tête que le croquemitaine ne meurt jamais du premier coup.
Ce soir, sinon, rien de spécial.
Bain mousse et karaoké avec Aphrodite et Penny, les hôtesses du prix de l’indécence Petit Bateau-Bounty. Reprise en chœur d’un fameux tube des années 80, soudain remis au goût du jour.
C'est un voyou, un filou
Mais voyez-vous malgré tout
Quand nous sommes fatigués,
Enlacés pour l'éternité
Corps à corps
On s'endort sans effort
Contador, c'est mon amour, mon trésor
Contador, tous les jours un peu plus fort
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
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