BERNARD HINAULT EST UN CON
12.7.09
Le Tour est dur pour tout le monde. A commencer par le passionné.
Retenu toute la semaine loin de la retransmission live de l’étape par la faute d’un emploi monotone et d’un salaire de misère, il se frottait les mains à la perspective du week-end pyrénéen qui vient de s’achever. Or, pas le moindre bout d’attaque ou de défaillance à se mettre sous la dent. La course, amusante dans la plaine, a fait relâche dans la montagne, et entame aujourd’hui son troisième jour de repos consécutif.
Dans le peloton des damnés, les organisateurs ne sont pas en reste. Nos deux compères se font engueuler de tous côtés par les défenseurs des Pyrénées, ours et bergers associés, qui crient au vol, à l’escroquerie, à l’escamotage. Penauds, ils sont comme les instigateurs d’une fête, qui auraient trouvé malin de ne pas acheter d’alcool.
Au moment où il est trop tard pour descendre acheter une bouteille, le public se révèle ingrat, comme toujours. Que n’aurait-on entendu si trois arrivées en haut des cols avaient d’ores et déjà permis à Contador ou Armstrong de plier l’affaire ? – Que Prude et la Pêche ont tué la nouba en servant trop tôt leurs mojitos ?
S’il en est un, singulièrement, pour qui ce Tour 2009 est en train de prendre la tournure fâcheuse d’un long calvaire, ce n’est ni Oscar Frustré, ni Tom Déveine, mais le quintuple Bernard Hinault.
A mesure que les coureurs français, ses têtes de Turc, enfilent les victoires d’étape comme le Brésilien de la plage les turquoises aux colliers qu’il fabrique aux petites filles, notre inénarrable blaireau, notre Nanar à cinq branches, est contraint d’avaler sa fierté et de faire profil bas. Qu’avait-il besoin, le 5 juin dernier, de qualifier les poupous de la nation de « nazes » , d’« imbéciles », de « fonctionnaires » ? Ignorait-il qu’en qualité de chef du protocole, il serait tôt ou tard amené à croiser l’un de ses souffre-douleur, voire de lui remettre un prix ? Cherchait-il à créer un électrochoc salutaire ? Le Blaire serait bientôt capable de l’affirmer, tant son sourire lui tire sur la tronche, au moment de conduire le vainqueur français du jour vers l’autel hilare des notables avinés.
Hier, c’était au tour de Fedrigo. Brillant vainqueur à Tarbes, le Marmandais s’est fait une spécialité de tomber les coureurs italiens en mano à mano. Son réalisme a impressionné Raymond Domenech, qui, se cherchant un avant-centre, était venu superviser l’étape.
Exténué, mais ravi de la situation, il a pris un malin plaisir à conserver longtemps la main moite de l’ogre d’Yffiniac. Voici, en exclusivité et sans coupures, ce que Charlène, l’une des hôtesses du challenge Vittel, m’a rapporté de leur discussion :
HINAULT (enthousiaste) : - Bravo, mon petit Fed ! Génial !... et bien quoi !? Tu ne fais pas la bise à Tonton Bernard ?
FEDRIGO (glacial) : – On n’est plus des nuls ?...
– Pardon !?
– T’as dit que les coureurs français étaient des tocards, des merdes... des pompes à merde.
– (scandalisé) Qui a osé dire de pareilles horreurs !?
– Toi. Dans L’Equipe. Pas plus tard que le mois dernier.
– (faisant mine de comprendre) Je vois. C’est encore le gros Merckx qui me chie dans les bottes. Il a pas digéré ma victoire de 85.
– Mouais.
– Allez viens ! Oublions tout ça, veux-tu ? Je voudrais te présenter Monsieur Mendoza, un type excellent, qui fait de l’élevage de porcs à l’ancienne.
Ce lundi, jour de repos.
L’occasion pour la plupart de se changer les idées en allant se farcir 200 bornes à vélo.
Plus raisonnable, Lance Armstrong a prévu d’emmener son ami Contador faire un tour en barque.
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
1 Comments:
cher Pascal, je sais que tu es très lu par les coureurs le soir grâce à la wifi, aussi je me permets à leur attention de reproduire un lien vers l'interview du blaireau, ainsi qu'un autre vers un accessoire design si l'envie venait à nos champions de lui tartiner la bite.
http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20090605_123514_hinault-les-francais-sont-des-nazes.html
http://www.telemarket.fr/dynv6/produit/136883.shtml
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