L’INCREVABLE
7.7.09
« La matière qui compose le monde est continue. L'espace qui surgit au-delà du bout de mes doigts n’est qu’illusion. Des particules nous unissent les uns aux autres. C’est pourquoi, entre vous et moi, il ne saurait y avoir la moindre distinction ».
Voilà en quels termes, L.A. s’adressait à ses boys cet après-midi, à quelques secondes de s’élancer à travers Montpellier, pour une rare démonstration de haute-couture. Avec le rythme implacable d’une aiguille mécanique, le squad Astana –qu’on disait pourtant en proie à de graves dissensions internes- a reprisé la départementale sur toute sa longueur, n’échouant que d’une demi-maille à confectionner un beau maillot jaune à son chef d'atelier.
Au gouvernail de l’équipe la plus forte qu’il ait jamais eu à ses côtés, le Septuple a semblé jeune à faire peur, maître de ses moyens comme rarement. Si la mesure qui caractérise cette page, me garde d’annoncer la résurrection définitive du Miraculé d’Austin sur la foi de deux numéros consécutifs de haute précision, force est d’admettre qu’il devient malséant de tracer sur le mur du jardin le niveau exact où se situe la capacité de nuisance de cet athlète hors-normes.
Jusqu’où empoisonnera-t-il les nuits de Prudhomme et Pescheux, trop heureux de dénicher une fraction de seconde dans le gousset de Cancellara, pour épargner au Blaireau la remise d’un yellow jersey qui lui aurait collé aux doigts ?
Quarante kilomètres sinueux et traîtres par les Côteaux du Languedoc, ont eu raison de certains, plus sûrement qu’une muflée de Saint-Chinian par trente à l'ombre.
Si les Garmin ont fait bonne figure, au prix d’une stratégie ultra-libérale qui consistait à se délester des éléments inutiles pour finir au minimum légal de cinq coureurs, les Columbia, sans doute un peu émoussés par la cadence proposée depuis un mois, ont déçu.
Trois fois rien toutefois, comparé à la débâcle de Silence Evans et des Rabobank de Menchov, où, définitivement, le sang Ti-Raleigh ne coule plus.
Cadel Blanc-Sec (à 2' 59'' au général) pêche une fois encore de n'avoir pas su fédérer les forces vives de ses équipiers autour de son unique cause. Il ferait, -pour cette même raison-, un leader politique éxécrable, ce qui, en d’autres circonstances, n’aurait rien d’antipathique.
Il est aux antipodes exactes de celui qui, rejouant aujourd’hui Groundhog’s day, serait bien inspiré d’envoyer l’Australien se recycler dans l’exercice du dodgeball, sport plus à sa portée, promu par le comique américain Ben Stiller, présent ce soir dans le bus Astana, tandis que les impayables Bbox devaient se farcir le retour à l'hôtel en compagnie du comique local, Chipolata.
Demain ?
Exercice de funambule sur la corde lisse du Roussillon, ou comment porter le maillot sans en subir le poids.
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
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