VICTOIRE SANS SURPRISE DE FLOYD LANDIS (Paris-Nice 2ème partie)
15.3.06
13.03.06/Nice.
C’est avec bonheur que je salue ce matin Floyd Landis pour sa victoire dans Paris-Nice.
Pour les connaisseurs, ce succès n’est pas une surprise, car nous étions quelques-uns, dont votre serviteur, à prédire depuis longtemps l’émergence de ce champion complet, ayant successivement su bénéficier de l’expérience d’Armstrong et s’épanouir comme leader naturel chez la redoutable équipe Phonak.
Son coup de force dans la Croix de Chaubouret comporte tous les signes d’un baptême au statut de crack, et nous laisse entrevoir le bonheur fou de voir un américain succéder à un autre, pour un règne qu’on espère encore plus long. Car mieux que tout, Floyd Landis sait joindre à la manière l’élégance, à l’exemple de ces lunettes glaces qui lui donnent un air d’ambassadeur et qu’il ne retire qu’au lit.
Son exploit est à placer parmi les plus fabuleux de toute l’histoire du cyclisme puisqu'il faut être un caïd pour oser tuer le père aussi vite, et réussir à s’imposer dans une course que Lance Armstrong n’a jamais pu gagner, bien qu’elle soit une reproduction miniature du Tour, allant jusqu’à simuler son maillot jaune et son lion en peluche.
Floyd Landis, vainqueur de Paris-Nice
Quelle que soit la suite des événements, décernons dès aujourd’hui le vélo d’or 2006 à Floyd Landis, car on ne voit pas ce qu'un Basso, un Bettini, pourraient opposer de plus palpitant au spectacle offert dans ce Paris-Nice.
Que tout le team Phonak soit associé à ce triomphe, en dépit des réserves formulées par quelques mauvais perdants (la décevante équipe CSC, sous-entraînée), et qu’aucun esprit mal tourné ne s’avise de voir un rapport entre ces louanges et mes récents problèmes auditifs.
Pour qui sait lire dans les gouttes de sueur, ce Paris-Nice aura aussi révélé les progrès d’Andreï Kashechkin, compatriote et coéquipier d’Alexandre Vinokouros chez Liberty Segurov. Le champion du Kazakhstan, qui attend son heure, pourrait former avec son jeune écuyer un tandem passionnant. Un authentique binôme, lié par des sentiments d'amitié quasi fraternels. Pour le première fois, en juillet prochain, Vinokourov est susceptible de ne pas courir seul.
La deuxième place derrière Landis lui est accessible.
Les coureurs français n’ont pas démérité. Souvent dans les coups, ils ont obtenu des places qui leur feront autant de lignes de palmarès. Nos petits gars sont terrifiants de lucidité. Ainsi Moncoutié fait soudain rêver en déclarant dans la semaine qu’ « il n’y a pas que le vélo dans la vie ». Plus troublant, il se bat ensuite pour remporter le grand prix de la montagne, à coups de démarrages sournois, grapillant les points en loucedé comme le Virenque des dernières années. Cette tactique du chapardeur n’est pas condamnable. Elle est simplement la réponse empressée du coureur français à la question « Comment subsister par temps de vache maigre ? »
Posté ce dimanche au balcon du Negresco, il m’était difficile de maîtriser ma paire de jumelles, rendue folle par la recherche vaine du maillot arc-en-ciel. Toujours farceur, le bambino Boonen avait pris la poudre d’escampette plus tôt dans la journée, après avoir semé l’hystérie tout au long de la Nationale 27.
Aux inconscients qui doutaient de son appétit, le champion du monde a répondu par trois victoires d’étapes sur huit possibles.
Un phénomène d’inhibition est en train de se produire dans le peloton. La plupart des néo-pros ne connaissent Boonen que de dos.
je miserais gros sur sa victoire samedi prochain dans San Remo, si je n'avais pas juré à ma femme de ne plus prendre de paris sur internet.■
Pascal D’Huez, envoyé spécial.
C’est avec bonheur que je salue ce matin Floyd Landis pour sa victoire dans Paris-Nice.
Pour les connaisseurs, ce succès n’est pas une surprise, car nous étions quelques-uns, dont votre serviteur, à prédire depuis longtemps l’émergence de ce champion complet, ayant successivement su bénéficier de l’expérience d’Armstrong et s’épanouir comme leader naturel chez la redoutable équipe Phonak.
Son coup de force dans la Croix de Chaubouret comporte tous les signes d’un baptême au statut de crack, et nous laisse entrevoir le bonheur fou de voir un américain succéder à un autre, pour un règne qu’on espère encore plus long. Car mieux que tout, Floyd Landis sait joindre à la manière l’élégance, à l’exemple de ces lunettes glaces qui lui donnent un air d’ambassadeur et qu’il ne retire qu’au lit.
Son exploit est à placer parmi les plus fabuleux de toute l’histoire du cyclisme puisqu'il faut être un caïd pour oser tuer le père aussi vite, et réussir à s’imposer dans une course que Lance Armstrong n’a jamais pu gagner, bien qu’elle soit une reproduction miniature du Tour, allant jusqu’à simuler son maillot jaune et son lion en peluche.
Floyd Landis, vainqueur de Paris-Nice
Quelle que soit la suite des événements, décernons dès aujourd’hui le vélo d’or 2006 à Floyd Landis, car on ne voit pas ce qu'un Basso, un Bettini, pourraient opposer de plus palpitant au spectacle offert dans ce Paris-Nice.
Que tout le team Phonak soit associé à ce triomphe, en dépit des réserves formulées par quelques mauvais perdants (la décevante équipe CSC, sous-entraînée), et qu’aucun esprit mal tourné ne s’avise de voir un rapport entre ces louanges et mes récents problèmes auditifs.
Pour qui sait lire dans les gouttes de sueur, ce Paris-Nice aura aussi révélé les progrès d’Andreï Kashechkin, compatriote et coéquipier d’Alexandre Vinokouros chez Liberty Segurov. Le champion du Kazakhstan, qui attend son heure, pourrait former avec son jeune écuyer un tandem passionnant. Un authentique binôme, lié par des sentiments d'amitié quasi fraternels. Pour le première fois, en juillet prochain, Vinokourov est susceptible de ne pas courir seul.
La deuxième place derrière Landis lui est accessible.
Les coureurs français n’ont pas démérité. Souvent dans les coups, ils ont obtenu des places qui leur feront autant de lignes de palmarès. Nos petits gars sont terrifiants de lucidité. Ainsi Moncoutié fait soudain rêver en déclarant dans la semaine qu’ « il n’y a pas que le vélo dans la vie ». Plus troublant, il se bat ensuite pour remporter le grand prix de la montagne, à coups de démarrages sournois, grapillant les points en loucedé comme le Virenque des dernières années. Cette tactique du chapardeur n’est pas condamnable. Elle est simplement la réponse empressée du coureur français à la question « Comment subsister par temps de vache maigre ? »
Posté ce dimanche au balcon du Negresco, il m’était difficile de maîtriser ma paire de jumelles, rendue folle par la recherche vaine du maillot arc-en-ciel. Toujours farceur, le bambino Boonen avait pris la poudre d’escampette plus tôt dans la journée, après avoir semé l’hystérie tout au long de la Nationale 27.
Aux inconscients qui doutaient de son appétit, le champion du monde a répondu par trois victoires d’étapes sur huit possibles.
Un phénomène d’inhibition est en train de se produire dans le peloton. La plupart des néo-pros ne connaissent Boonen que de dos.
je miserais gros sur sa victoire samedi prochain dans San Remo, si je n'avais pas juré à ma femme de ne plus prendre de paris sur internet.■
Pascal D’Huez, envoyé spécial.
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