DIVERGENCE DE POINTS DE FUITE
16.2.06
Nombreux sont ceux et celles qui m’adressent des SMS pour me demander quel parti prendre dans la lutte opposant le Pro-Tour aux Grands Tours.
Qu’on ne mette pas sur le compte de l’avarice ma lenteur à répondre. La question m’intéresse, et j’envisage même d’y réfléchir.
Cette lutte entre les organisateurs d’épreuves séculaires et l'union internationale est passionnante à plus d’un titre. L’autre jour, je me suis même surpris à décrocher d’un film à suspense pour m’interroger sur la question du Pro-Tour. Alors, faut-il être pro-Pro-Tour ou pro-Tours ?
Afin de répondre à cette question sans avoir à donner d’arguments, je vais bientôt utiliser un développement imagé. Au préalable, je voudrais éclairer les moins connaisseurs d’entre nous sur la situation telle qu’elle se présente au monde ce matin.
Comme le football a sa FIFA, le cyclisme a son UCI. A la différence près que l’UCI n’impressionne personne, et n’a que peu d’influence. Si vous devez, par exemple, rechercher un travail, ne vous réclamez jamais de l’UCI. L’Union a son siège en Suisse. Présidée par Pat Mc Quaid, sa mission consiste à réguler et promouvoir le cyclisme, ainsi qu’à mettre sur pied les championnats du monde.
Depuis 2005, l’UCI a tenté d’organiser la saison cycliste sur le mode du tennis ou de la Formule 1. Le Pro-Tour offre une licence à une vingtaine d’équipes professionnelles, choisies sur des critères sportifs et éthiques. Ces équipes doivent ensuite participer obligatoirement à une série d’épreuves comptant parmi les plus fameuses de notre sport favori. Les gars marquent des points quand ils gagnent. Un classement est établi.
Pour sa première édition, le Pro-Tour n’a pas déchaîné les foules. Danilo Di Luca a remporté le classement général dans l’indifférence, gagnant deux classiques d’envergure en début de saison, s’agitant de son mieux au Giro, puis terminant par des places d'honneur dans des courses de seconde zone, soudain mises en lumière par le jeu du Pro-Tour.
Lorsqu’il a fallu négocier de nouveaux accords, le Tour de France, suivi comme un grand frère par ceux d’Italie et d’Espagne, a dit stop. L’UCI leur demandait de payer des licences afin de faire partie du barnum. S’appartenant déjà depuis plus de 100 ans, les vieilles courses (qu’il faut imaginer comme de gros arbres très hauts) ont vu d’un mauvais oeil de devoir payer le droit de s’organiser, et ont refusé net.
Avant de partir à la renverse d’un rire franc et massif, laissez-moi le temps de vous dire que la Société du Tour de France possède en outre Paris-Roubaix, Paris-Tours et Liège-Bastogne-Liège, et que le Giro d’Italie est l’heureux propriétaire de Milan-San Remo et du Tour de Lombardie.
Bref, tout ce que le paysage cycliste compte de montagnes, de dunes et de lagons, est soustrait au spectateur du Pro-Tour, à qui sont réservés les parkings du Grand Prix d’Eindhoven.
A qui la faute ? Pourquoi le concept de circuit planétaire, si naturel aux tennismen, ne s’adapte-t-il pas au vélo ?
Je laisse les meilleurs d’entre vous plancher sur ce thème et m’envoyer leurs réponses.
Las de tout ce foin, le peloton, suffisamment désemparé par les affaires de dopage, n’avait pas besoin d’un traumatisme supplémentaire. Ballotés d’un week-end à l’autre entre leurs deux parents indignes, ne sachant pas d’où ils sont partis, ni le nom de l’organisateur, les coureurs auront bien du mérite à ne pas opter pour la délinquance, ou le suicide collectif à la faveur d’un virage mal négocié.
Pascal D'Huez, envoyé spécial.
Qu’on ne mette pas sur le compte de l’avarice ma lenteur à répondre. La question m’intéresse, et j’envisage même d’y réfléchir.
Cette lutte entre les organisateurs d’épreuves séculaires et l'union internationale est passionnante à plus d’un titre. L’autre jour, je me suis même surpris à décrocher d’un film à suspense pour m’interroger sur la question du Pro-Tour. Alors, faut-il être pro-Pro-Tour ou pro-Tours ?
Afin de répondre à cette question sans avoir à donner d’arguments, je vais bientôt utiliser un développement imagé. Au préalable, je voudrais éclairer les moins connaisseurs d’entre nous sur la situation telle qu’elle se présente au monde ce matin.
Comme le football a sa FIFA, le cyclisme a son UCI. A la différence près que l’UCI n’impressionne personne, et n’a que peu d’influence. Si vous devez, par exemple, rechercher un travail, ne vous réclamez jamais de l’UCI. L’Union a son siège en Suisse. Présidée par Pat Mc Quaid, sa mission consiste à réguler et promouvoir le cyclisme, ainsi qu’à mettre sur pied les championnats du monde.
Depuis 2005, l’UCI a tenté d’organiser la saison cycliste sur le mode du tennis ou de la Formule 1. Le Pro-Tour offre une licence à une vingtaine d’équipes professionnelles, choisies sur des critères sportifs et éthiques. Ces équipes doivent ensuite participer obligatoirement à une série d’épreuves comptant parmi les plus fameuses de notre sport favori. Les gars marquent des points quand ils gagnent. Un classement est établi.
Pour sa première édition, le Pro-Tour n’a pas déchaîné les foules. Danilo Di Luca a remporté le classement général dans l’indifférence, gagnant deux classiques d’envergure en début de saison, s’agitant de son mieux au Giro, puis terminant par des places d'honneur dans des courses de seconde zone, soudain mises en lumière par le jeu du Pro-Tour.
Lorsqu’il a fallu négocier de nouveaux accords, le Tour de France, suivi comme un grand frère par ceux d’Italie et d’Espagne, a dit stop. L’UCI leur demandait de payer des licences afin de faire partie du barnum. S’appartenant déjà depuis plus de 100 ans, les vieilles courses (qu’il faut imaginer comme de gros arbres très hauts) ont vu d’un mauvais oeil de devoir payer le droit de s’organiser, et ont refusé net.
Avant de partir à la renverse d’un rire franc et massif, laissez-moi le temps de vous dire que la Société du Tour de France possède en outre Paris-Roubaix, Paris-Tours et Liège-Bastogne-Liège, et que le Giro d’Italie est l’heureux propriétaire de Milan-San Remo et du Tour de Lombardie.
Bref, tout ce que le paysage cycliste compte de montagnes, de dunes et de lagons, est soustrait au spectateur du Pro-Tour, à qui sont réservés les parkings du Grand Prix d’Eindhoven.
A qui la faute ? Pourquoi le concept de circuit planétaire, si naturel aux tennismen, ne s’adapte-t-il pas au vélo ?
Je laisse les meilleurs d’entre vous plancher sur ce thème et m’envoyer leurs réponses.
Las de tout ce foin, le peloton, suffisamment désemparé par les affaires de dopage, n’avait pas besoin d’un traumatisme supplémentaire. Ballotés d’un week-end à l’autre entre leurs deux parents indignes, ne sachant pas d’où ils sont partis, ni le nom de l’organisateur, les coureurs auront bien du mérite à ne pas opter pour la délinquance, ou le suicide collectif à la faveur d’un virage mal négocié.
Pascal D'Huez, envoyé spécial.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home