TERRIBLE DÉFAILLANCE DU BLAIREAU
1.2.06
Le mois de janvier a donné lieu à l’habituelle parade des équipes dans leurs habits neufs. Dans des palais des congrès surchauffés, sur des podiums empruntés au Salon de l’Auto, les coureurs sont venus à pied sourire aux objectifs et afficher leurs ambitions.
Toi qui te farcirais deux-cents bornes contre un peu de parler vrai, remets ta selle dans son étui. Vaguement boudinés, retenant un fou-rire pour ne pas froisser leur nouveau sponsor, les coureurs se tiennent à carreau.
Qu’on ne s’y trompe pas. Quand bien même, en évoquant leurs prétentions, ils parlent d’« en claquer une belle » (gagner une course), ou de « faire une place dans une grosse » (terminer dans les premiers d’une classique majeure), il n’y a là rien de fracassant. C’est leur langue de bois à eux, des vœux jetés aux divinités du cyclisme, qui se chargeront plus tard de régler leur sort.
Dans ce contexte pénible, il faut saluer le courage de Jérôme Pineau, qui, lors de la présentation de son équipe, s’en est violemment pris à Bernard Hinault.
Le jeune espoir de la formation Bouygues, au caractère aussi trempé que l’acier de ses jantes Mavic, a annoncé qu’aucun Français ne gagnerait le Tour cette année, ni l’année suivante, ce qui, d’ailleurs, devait plaire à Hinault, lui qui – toujours selon Pineau Jérôme- ne craint rien tant qu’être déboulonné de son statut de dernier vainqueur français.
Il est vrai qu’Hinault n’aide pas.
N’ayant rien perdu de l’orgueil qui en faisait un champion magnifique, il n’a guère pu trouver qu’une seule place dans le vélo : celle qui consiste à remettre le maillot jaune aux arrivées d’étape, comme s’il en était le propriétaire, avec un sourire qui dit « Tiens, amuse-toi avec ça, ça ne vaut plus un clou ».
C’est évidemment un maillot jaune d’opérette, qui s’attache avec du velcro dans le dos.
Hinault l’offre en rigolant, faisant tout pour désamorcer la sollennité de l’instant.
Si, par malheur, la structure gonflable se casse une fois la gueule sur le lauréat, parions que le blaireau n’y sera pas pour rien.
Fier de ne pas parler la langue de bois, Hinault s’adresse aux coureurs français avec la manière rude de l’éleveur de bovins. Sans ménagements, il les invite à travailler davantage, à aller faire des bornes dans le froid plutôt que se plaindre d’injustice.
Quand la jeune garde aurait besoin d’un père rassembleur pour lui donner confiance, lui raconter au coin du feu son Liège-Bastogne-Liège 80, Hinault reste en compétition. Il ne lâche rien.
A l’instar de Michel Platini, son jumeau sportif (premier titre en 78, gloire en 85, arrêt en 87), il a préféré adopter une vue plongeante sur son sport. Il a son fauteuil à vie en tribune présidentielle, et n’en bouge plus que pour regretter la faiblesse du spectacle.
Dommage, car, à ce compte, ce n’est pas demain la veille qu’il deviendra le Français favori des Français, à l’instar de Yannick Noah, son jumeau sportif (premier titre junior en 78, gloire en 83, disque d’or en 90).
Bernard, puisque des esprits haut placés, m’ont confirmé que tu lisais cette chronique, je te le demande : Lâche ta statue comme Baronchelli à Sallanches, deviens le mentor, le sage, le Yoda d’Yffiniac. Partage ta science avec les petits gars du cru, au lieu de railler leur maladresse tactique.
Ainsi seulement pourras-tu t’épargner la honte, l’été prochain, en remettant au courageux Pineau son premier maillot jaune.
Pascal D’Huez, envoyé spécial.
Toi qui te farcirais deux-cents bornes contre un peu de parler vrai, remets ta selle dans son étui. Vaguement boudinés, retenant un fou-rire pour ne pas froisser leur nouveau sponsor, les coureurs se tiennent à carreau.
Qu’on ne s’y trompe pas. Quand bien même, en évoquant leurs prétentions, ils parlent d’« en claquer une belle » (gagner une course), ou de « faire une place dans une grosse » (terminer dans les premiers d’une classique majeure), il n’y a là rien de fracassant. C’est leur langue de bois à eux, des vœux jetés aux divinités du cyclisme, qui se chargeront plus tard de régler leur sort.
Dans ce contexte pénible, il faut saluer le courage de Jérôme Pineau, qui, lors de la présentation de son équipe, s’en est violemment pris à Bernard Hinault.
Le jeune espoir de la formation Bouygues, au caractère aussi trempé que l’acier de ses jantes Mavic, a annoncé qu’aucun Français ne gagnerait le Tour cette année, ni l’année suivante, ce qui, d’ailleurs, devait plaire à Hinault, lui qui – toujours selon Pineau Jérôme- ne craint rien tant qu’être déboulonné de son statut de dernier vainqueur français.
Il est vrai qu’Hinault n’aide pas.
N’ayant rien perdu de l’orgueil qui en faisait un champion magnifique, il n’a guère pu trouver qu’une seule place dans le vélo : celle qui consiste à remettre le maillot jaune aux arrivées d’étape, comme s’il en était le propriétaire, avec un sourire qui dit « Tiens, amuse-toi avec ça, ça ne vaut plus un clou ».
C’est évidemment un maillot jaune d’opérette, qui s’attache avec du velcro dans le dos.
Hinault l’offre en rigolant, faisant tout pour désamorcer la sollennité de l’instant.
Si, par malheur, la structure gonflable se casse une fois la gueule sur le lauréat, parions que le blaireau n’y sera pas pour rien.
Fier de ne pas parler la langue de bois, Hinault s’adresse aux coureurs français avec la manière rude de l’éleveur de bovins. Sans ménagements, il les invite à travailler davantage, à aller faire des bornes dans le froid plutôt que se plaindre d’injustice.
Quand la jeune garde aurait besoin d’un père rassembleur pour lui donner confiance, lui raconter au coin du feu son Liège-Bastogne-Liège 80, Hinault reste en compétition. Il ne lâche rien.
A l’instar de Michel Platini, son jumeau sportif (premier titre en 78, gloire en 85, arrêt en 87), il a préféré adopter une vue plongeante sur son sport. Il a son fauteuil à vie en tribune présidentielle, et n’en bouge plus que pour regretter la faiblesse du spectacle.
Dommage, car, à ce compte, ce n’est pas demain la veille qu’il deviendra le Français favori des Français, à l’instar de Yannick Noah, son jumeau sportif (premier titre junior en 78, gloire en 83, disque d’or en 90).
Bernard, puisque des esprits haut placés, m’ont confirmé que tu lisais cette chronique, je te le demande : Lâche ta statue comme Baronchelli à Sallanches, deviens le mentor, le sage, le Yoda d’Yffiniac. Partage ta science avec les petits gars du cru, au lieu de railler leur maladresse tactique.
Ainsi seulement pourras-tu t’épargner la honte, l’été prochain, en remettant au courageux Pineau son premier maillot jaune.
Pascal D’Huez, envoyé spécial.
1 Comments:
Je ne souhaite surtout pas que ce gros con de Hinault devienne un jour le tonton du prochain francais vainqueur du tour ou même de paris-Nice, à défaut, qu'il continue d'etre ce gros tas de prétention, de suffisance, de vous avez encore du chemin à faire les p'tits gars pour m'arriver à la cheville, et qu'il finisse seul, les jambes toutes dures, à se demander si la télé va rediffuser, cette année encore, son ascension main dans la main avec Lemmon, en grand seigneur qu'il aurait bien voulu etre... va chier dans ta caisse connard. Et c'est pas sandy Casar qui me contredira!
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