SUPER BAISSE
10.7.11
Quand on réalise que l'année prochaine, il Vino ne sera plus là, l'angoisse nous saisit, des mollets jusqu'à la gorge. L'existence va être très longue.
On pourra mettre au crédit des grands leaders une météo pourrie qui n'invite pas à manger dans le jardin. Et puis la première semaine a été compliquée. Ceux qui sont encore en course et pas trop amochés savourent leur chance (you'll be back, Brad !). Et puis, soyons réalistes, Contador allait-il rembourser sa minute trente de dette dans la montée en pente douce de Superbosse ?
Que lui resterait-il à faire la semaine prochaine ?
En excellent élève, Alberto sait se garder du travail pour après.
D'une vaillante échappée de tirailleurs, un vainqueur d'étape est finalement sorti, en la personne du Portugais Costa, jusque-là surtout connu pour ses déboires avec la police (embrouilles, baston l'an passé avec l'irritant Barredo). Le Movistar est parvenu à tenir tête au peloton des gros bras, et surtout, à la poursuite de Vinokourov, grandiose, actuellement lancé dans sa tournée d'adieux (il organise en parallèle de la course, son prochain jubilé, prévu à Astana, capitale du Kazakhstan, pour l'automne).
Avec un peu de réussite, Vino aurait pu endosser le maillot jaune (qu'il n'a jamais porté, sinon virtuellement, pendant quelques kilomètres, cet après-midi). Espérons, au moins pour la morale sportive, que ce combattant génial sera récompensé de sa générosité avant l'arrivée à Paris. Je parie que oui.
Dommage, vraiment, que Costa ait gâché son triomphe par un affreux gimmick gestuel au moment de franchir la ligne. On devine qu'il n'est pas toujours facile de soigner sa signature et qu'il n'est pas donné à tout le monde d'improviser un geste de victoire avec classe, mais il aurait tout de même pu y réfléchir pendant le dernier kilomètre.
Aux coureurs du Tour de France qui suivent cette page (et je sais qu'ils sont nombreux, notamment au sein de l'équipe Liquigas), je recommande, en cas de doute, d'opter pour le simple et toujours élégant V de la victoire, effectué en poussant les poings à la verticale.
Hormis ce point de détail, Philippe Gilbert et son énorme pancarte ont encore placé une attaque carabinée, malheureusement trop tardive pour lui offrir mieux qu'une nouvelle deuxième place. C'est toute la différence entre le Tour et les ardennaises, Philippe, entre la série et l'épisode unitaire. Ici, les personnages secondaires abondent, les intrigues s'accumulent, les niveaux de lecture se superposent.
Pour conclure, on observera qu'Andy Schleck a tranquillement emboîté le pas d'un Contador sérieux.
Que Cadel Evans ait logiquement pris le dessus (mais pas la moindre seconde) sur les deux sus-nommés, est normal étant donné le profil, et n'augure en rien de la suite. On peut même considérer que l'Australien à la voix d'ornythorinque se trouvait là sur son terrain et qu'il n'en a guère profité.
«Ornythorinque» ? «Pas la moindre seconde» ? «Guère profité» ? Serait-on partial ?
Jamais.
En direct de la terrasse du café Le Hasard, à Grenoble, devant un séduisant France-Angleterre de la coupe du monde de football féminin.
Pascal d'Huez.
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