CARDOSO GAGNE À STIRLING

Encore une étape courte (152 kms), quelque part dans la fournaise (40°C) des collines d’Adélaïde.
Le final sur un circuit urbain aurait pu entraîné le bookmaker désinvolte à parier sur une nouvelle victoire au sprint du leader Greipel, c’eut été sans compter sur quelques kilomètres de pente dans Mount Barker Road, un rampe douce mais longue, suffisamment pénible en tous cas pour reléguer les Steegmans et compagnie à un rôle de porte-chandelles.
Dans les derniers hectomètres blindés de monde – la ville de Stirling est tellement plantée d’arbres qu’elle passe pour la capitale mondiale de l’ombre - c’est le champion du Portugal Manuel Cardoso qui passe le premier la ligne. Pour sa première saison pro, sa première course.
Suivent, dans l’ordre, Alejandro Valverde et Cadel Evans.



Les deux stars auraient sans doute pu jouer la victoire entre eux s’ils n’avaient pas commis une négligence tactique.
- Dans le dernier kilomètre, on était tous au ralenti, explique Evans. Complètement cuits. Je me suis contenté de suivre Valverde parce qu’il me semblait que les Caisse d'Epargne avaient suffisamment de gars pour revenir sur Cardoso, mais apparemment non. Et je n’ai pas pu revenir…”
- J’étais dans la roue de Cadel Evans, se justifie Valverde. Les BMC me paraissaient très forts et j’ai pensé qu’ils allaient y aller. Et puis j’ai eu un moment de doute. Et quand je me suis repris, Cardoso était déjà trop loin. »

Heureux Cardoso, que l’anonymat –provisoire- soustrait aux calculs.

Pendant ce temps, à plusieurs milliers de kilomètres de là, au Gabon, une bonne partie du peloton français parachève sa préparation hivernale en courant la Tropicale Amissa Bongo. Cofidis, Bbox et AG2R font régner leur loi, déciment la végétation, et empoisonnent les cours d’eau dans l'indifférence totale de l'ONU.

Pascal d'Huez