REPRISE AU TOUR DOWN UNDER
18.1.10
Et bien, les voilà revenus. Regardez-les, superbes, tout juste sortis de leurs sous-sols, encore fumants de leurs entrainements d’hiver. Ce sont les frileux du peloton qui, plutôt que de se farcir la plaine flamande, préfèrent gentiment dégraisser sous le soleil d’Australie en janvier.
Ils sont heureux, -ça se voit- comme des bambins pressés de se montrer les nouveaux pignons reçus à Noël. Ils n’éprouvent même pas le cafard du retour à l’école, parce que, pour la course, on attendra encore. La plupart se sont pointés là à seule fin de rester pelotonnés dans le troupeau moelleux, ceints de couleurs nouvelles, le casque plein de rêves en vue du mois de juillet à venir.
Le peloton sent encore le plastique neuf.
Le Tour Down Under a beau avoir sacrifié à la mode du branding pour devenir le Santos Tour Down Under – un puissant fournisseur d’énergie - il pâtit trop de sa situation avancée dans la saison pour figurer autre chose qu’une aimable mise en jambes.
On se souvient que Lance Armstrong y avait fait son grand retour l’an dernier, boudiné dans son maillot Astana. Cette année, c’est en rouge et gris, dans ce qui devrait être son ultime incarnation de coureur cycliste que UniBall va jouer sa dernière balle. Radioshack sonne bien, incisif, comme le nom d'un nouveau projet solo de Damon Albarn. Que nous réserve cette ultime période du maître d’Austin ? Ne comptons pas trop sur ce TDU pour nous l’apprendre.
En attendant, le Lance reste le boss, le GO de la vie cycliste, comme l’atteste l’intitulé de la course d’ouverture, ce dimanche. Une Cancer Council Classic, critérium caritatif remporté par un Sky, Henderson, pourtant en parfaite santé.
Deuxième vedette embarquée dans la semaine océanienne : le champion du monde Cadel Evans. Fraîchement débarrassé du boulet Lotto au profit de l’équipe BMC, l’ogre de Katherine aura pour objectif de ne pas donner un seul coup de pédale d’ici l’arrivée à Adélaïde, dimanche. Il entend préserver ses chances pour jouer le doublé Giro-Tour. Un calcul pas forcément très raisonnable que ferait bien de lui faire réviser son nouveau directeur sportif, John Lelangue, l'artisan de la victoire de Landis sur le Tour 2006.
A la décharge du pacifique Evans, il faut reconnaître que ce Tour du Tout-en-Bas ne favorise pas vraiment les grimpeurs. Passé quelques collines amusantes, c’est une déboulade coulée pour les rapides, dans tous les sens du terme, ceux qui vont vite et ceux qui sont en forme tôt dans la saison.
- Ca n’est pas pour moi, c’est sûr ! confirme Cadel sur son compte Twitter. Pour être tout à fait honnête, c’est surtout une belle opportunité d’arriver sur les classiques avec un beau bronzage naturel ».
Pour vous mettre l’eau à la bouche, sachez encore que ce TDU de feu devrait mettre en scène le duel attendu entre ses deux derniers vainqueurs : l’ancien T-Mobile André Greipel, formé à l’école de Jan Ullrich, chasseur d’étapes bien connu des Tours de Saxe et d’Autriche, et le local Allan Davis, autre tueur à gages, hautement imprévisible. Pour preuve, son transfert à Noël pour l’équipe Astana, au moment même où tout le monde en était déjà parti.
Greipel peut compter sur la puissance de frappe de la Columbia et son fameux train d’envol preté par Cavendish, encore en rodage avant son retour au Qatar.
Mieux qu'une épreuve sportive, le Tour Down Under vaut surtout pour être le podium où s'affiche la nouvelle collection des maillots 2010.
- J’adore le noir, prévient un coureur qui souhaite garder l’anonymat. C’est sous cette couleur que j’ai effectué ma meilleure saison, en 2004. C’est peut-être idiot, mais avec les bandes blanches sur les côtés, je me sens vraiment porté. Je ne dirais pas que le choix du maillot a été déterminant pour mon transfert ici, mais ce serait faux de prétendre le contraire. J’ai connu l’enfer des rayures Kelme.»
Les nouvelles casaques Sky, Radioshack, voire BMC, tenteront de remporter le premier prix au concours d’élégance.
Chez Garmin, on comptera à nouveau sur le motif jacquard. Si le challenge du look est perdu, tant pis, on se rabattra sur les poètes Robbie Hunter et Julian Dean pour tenter d'attraper un bouquet. On lorgne sur l’étape finale, le circuit d’Adélaïde, plus plat encore que le malheureux ornithorynque passé sous les pneus de la Subaru qui m’emmène, admirateurs et amis, vers la sympathique bourgade de Spring Farm. Suite à un malentendu, des notables m'attendent là-bas pour donner le départ de la première étape, en compagnie de Hungry, le croco vedette du film Crocodile Dundee.
Et oui. Ce qu’il y a de plus angoissant avec l’avènement d’une nouvelle année, c’est qu'on sait qu'hélàs, certaines résolutions prises y seront tenues.
Christophe Moreau : "Cette année, j’ai décidé d’utiliser davantage ma tête – l’année dernière, j’ai commencé à m’apercevoir que certains coureurs le faisaient, alors pourquoi pas moi ? 2010 sera l’année Moreau ou ne sera pas. Je ne crains pas de le dire. Je saurai utiliser mes neurones pour sortir du peloton et même –qui sait ?- continuer à rouler, une fois sorti. »
Yaroslav Popovytch : "Cette année, place au nouveau Popo ! J’ai deux cuisses, là, prêtes à tout exploser. Deux cuisses comme deux poings prêts à s’écraser sur la gueule de mes adversaires. »
Pascal d’Huez
Ils sont heureux, -ça se voit- comme des bambins pressés de se montrer les nouveaux pignons reçus à Noël. Ils n’éprouvent même pas le cafard du retour à l’école, parce que, pour la course, on attendra encore. La plupart se sont pointés là à seule fin de rester pelotonnés dans le troupeau moelleux, ceints de couleurs nouvelles, le casque plein de rêves en vue du mois de juillet à venir.
Le peloton sent encore le plastique neuf.
Le Tour Down Under a beau avoir sacrifié à la mode du branding pour devenir le Santos Tour Down Under – un puissant fournisseur d’énergie - il pâtit trop de sa situation avancée dans la saison pour figurer autre chose qu’une aimable mise en jambes.
On se souvient que Lance Armstrong y avait fait son grand retour l’an dernier, boudiné dans son maillot Astana. Cette année, c’est en rouge et gris, dans ce qui devrait être son ultime incarnation de coureur cycliste que UniBall va jouer sa dernière balle. Radioshack sonne bien, incisif, comme le nom d'un nouveau projet solo de Damon Albarn. Que nous réserve cette ultime période du maître d’Austin ? Ne comptons pas trop sur ce TDU pour nous l’apprendre.
En attendant, le Lance reste le boss, le GO de la vie cycliste, comme l’atteste l’intitulé de la course d’ouverture, ce dimanche. Une Cancer Council Classic, critérium caritatif remporté par un Sky, Henderson, pourtant en parfaite santé.
Deuxième vedette embarquée dans la semaine océanienne : le champion du monde Cadel Evans. Fraîchement débarrassé du boulet Lotto au profit de l’équipe BMC, l’ogre de Katherine aura pour objectif de ne pas donner un seul coup de pédale d’ici l’arrivée à Adélaïde, dimanche. Il entend préserver ses chances pour jouer le doublé Giro-Tour. Un calcul pas forcément très raisonnable que ferait bien de lui faire réviser son nouveau directeur sportif, John Lelangue, l'artisan de la victoire de Landis sur le Tour 2006.
A la décharge du pacifique Evans, il faut reconnaître que ce Tour du Tout-en-Bas ne favorise pas vraiment les grimpeurs. Passé quelques collines amusantes, c’est une déboulade coulée pour les rapides, dans tous les sens du terme, ceux qui vont vite et ceux qui sont en forme tôt dans la saison.
- Ca n’est pas pour moi, c’est sûr ! confirme Cadel sur son compte Twitter. Pour être tout à fait honnête, c’est surtout une belle opportunité d’arriver sur les classiques avec un beau bronzage naturel ».
Pour vous mettre l’eau à la bouche, sachez encore que ce TDU de feu devrait mettre en scène le duel attendu entre ses deux derniers vainqueurs : l’ancien T-Mobile André Greipel, formé à l’école de Jan Ullrich, chasseur d’étapes bien connu des Tours de Saxe et d’Autriche, et le local Allan Davis, autre tueur à gages, hautement imprévisible. Pour preuve, son transfert à Noël pour l’équipe Astana, au moment même où tout le monde en était déjà parti.
Greipel peut compter sur la puissance de frappe de la Columbia et son fameux train d’envol preté par Cavendish, encore en rodage avant son retour au Qatar.
Mieux qu'une épreuve sportive, le Tour Down Under vaut surtout pour être le podium où s'affiche la nouvelle collection des maillots 2010.
- J’adore le noir, prévient un coureur qui souhaite garder l’anonymat. C’est sous cette couleur que j’ai effectué ma meilleure saison, en 2004. C’est peut-être idiot, mais avec les bandes blanches sur les côtés, je me sens vraiment porté. Je ne dirais pas que le choix du maillot a été déterminant pour mon transfert ici, mais ce serait faux de prétendre le contraire. J’ai connu l’enfer des rayures Kelme.»
Les nouvelles casaques Sky, Radioshack, voire BMC, tenteront de remporter le premier prix au concours d’élégance.
Chez Garmin, on comptera à nouveau sur le motif jacquard. Si le challenge du look est perdu, tant pis, on se rabattra sur les poètes Robbie Hunter et Julian Dean pour tenter d'attraper un bouquet. On lorgne sur l’étape finale, le circuit d’Adélaïde, plus plat encore que le malheureux ornithorynque passé sous les pneus de la Subaru qui m’emmène, admirateurs et amis, vers la sympathique bourgade de Spring Farm. Suite à un malentendu, des notables m'attendent là-bas pour donner le départ de la première étape, en compagnie de Hungry, le croco vedette du film Crocodile Dundee.
Et oui. Ce qu’il y a de plus angoissant avec l’avènement d’une nouvelle année, c’est qu'on sait qu'hélàs, certaines résolutions prises y seront tenues.
Christophe Moreau : "Cette année, j’ai décidé d’utiliser davantage ma tête – l’année dernière, j’ai commencé à m’apercevoir que certains coureurs le faisaient, alors pourquoi pas moi ? 2010 sera l’année Moreau ou ne sera pas. Je ne crains pas de le dire. Je saurai utiliser mes neurones pour sortir du peloton et même –qui sait ?- continuer à rouler, une fois sorti. »
Yaroslav Popovytch : "Cette année, place au nouveau Popo ! J’ai deux cuisses, là, prêtes à tout exploser. Deux cuisses comme deux poings prêts à s’écraser sur la gueule de mes adversaires. »
Pascal d’Huez
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