AMSTEL PRESSION
18.4.09
Longtemps considérée comme une classique mineure, l’Amstel Gold Race devient d’année en année plus séduisante. Son parcours est horrible (entendez « parfaitement exquis » au regard du spectateur), aligne une trentaine de côtes sévères, -dont le Cauberg à se farcir trois fois,- tout en empruntant les boyaux étroits de la Province du Limbourg, seul recoin des Pays-Bas à offrir quelques vallons corrects et dont était opportunément originaire l’orangé Peter Winnen, multiple vainqueur de l’Alpe-d’Huez dans les années 80.
Si la saison cycliste était un défilé de forces militaires, on noterait qu’avec l’Amstel, on passe de l’infanterie à la cavalerie légère. Ce week-end, les beaux flahutes du début avril sont rentrés au chaud se repasser le DVD saccadé de leur Paris-Roubaix. On ne les reverra plus de l’année, hormis les moins radicaux d’entre eux, qui pourront concourir pour le maillot vert ou celui, multicolore, des Championnats du Monde. De la façon la plus naturelle, sans doute alertés par leur horloge biologique, ils cèdent la place aux spécialistes des Ardennaises, athlètes aux musculatures plus ténues, capables de gagner des courses d’une semaine, voire plus, et qui par l’Amstel, entament la route qui mènera bientôt au Giro puis au Tour.
Alors ? Peut-on s’épargner de regarder la course ce dimanche, afin d’emmener femme et enfants au Parc Eurodisney, conformément à la promesse faite dimanche dernier, lors du final de Paris-Roubaix ? Bien évidemment, non. Car les enjeux sont de taille.
Alors qu’on commence à s’enthousiasmer de nouveau pour le cyclisme français, dont les représentants semblent redevenus des coureurs capables de gagner de vraies courses, ça ne pavoise pas fort en Hollande, où les fantômes de Jan Raas, Gerrie Kneteman ou Joop Zoetemelk, un instant réanimés par Boogerd et Dekker au début des années 2000, continuent de réclamer un héritier au supporter hollandais, fan transi d’Amstel Pils.
On touche même bientôt le fond, car l’espoir Thomas Dekker – pressenti pour le rôle mais un peu longuet à confirmer- n’a pas trouvé mieux que d’aller se fourrer dans le bourbier Silence-Lotto, véritable machine à perdre de ce début de saison.
L’homme de la situation existe pourtant. Le sauveur de la nation, celui qui pourrait en un coup de pédale bien sentie effacer huit années de disette, s’appelle Robert Gesink, révélé l’an passé sur Paris-Nice qu’il avait failli remporter, et dont je peux affirmer, sans risque d’erreur, la probable victoire demain après-midi, avec un bon quart d’heure d’avance sur l'éternel battu Lionel Chamoulaud, et son armada Stade 2.
Les jeux sont donc faits.
A moins que Franck Schleck ou Damiano Cunego, bons spécialistes de l’épreuve, ne parviennent à doubler, qu’Alejandro Valverde, surmotivé par les soupçons de dopage qui l’entourent, ne mette un point d’honneur à changer de rubrique… ou bien que Chavanel, dans son irrésistible Chacha Show, ne profite de l’absence de ses encombrants parrains, pour se tailler un beau costume en vrai velours de palmarès.
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
Si la saison cycliste était un défilé de forces militaires, on noterait qu’avec l’Amstel, on passe de l’infanterie à la cavalerie légère. Ce week-end, les beaux flahutes du début avril sont rentrés au chaud se repasser le DVD saccadé de leur Paris-Roubaix. On ne les reverra plus de l’année, hormis les moins radicaux d’entre eux, qui pourront concourir pour le maillot vert ou celui, multicolore, des Championnats du Monde. De la façon la plus naturelle, sans doute alertés par leur horloge biologique, ils cèdent la place aux spécialistes des Ardennaises, athlètes aux musculatures plus ténues, capables de gagner des courses d’une semaine, voire plus, et qui par l’Amstel, entament la route qui mènera bientôt au Giro puis au Tour.
Alors ? Peut-on s’épargner de regarder la course ce dimanche, afin d’emmener femme et enfants au Parc Eurodisney, conformément à la promesse faite dimanche dernier, lors du final de Paris-Roubaix ? Bien évidemment, non. Car les enjeux sont de taille.
Alors qu’on commence à s’enthousiasmer de nouveau pour le cyclisme français, dont les représentants semblent redevenus des coureurs capables de gagner de vraies courses, ça ne pavoise pas fort en Hollande, où les fantômes de Jan Raas, Gerrie Kneteman ou Joop Zoetemelk, un instant réanimés par Boogerd et Dekker au début des années 2000, continuent de réclamer un héritier au supporter hollandais, fan transi d’Amstel Pils.
On touche même bientôt le fond, car l’espoir Thomas Dekker – pressenti pour le rôle mais un peu longuet à confirmer- n’a pas trouvé mieux que d’aller se fourrer dans le bourbier Silence-Lotto, véritable machine à perdre de ce début de saison.
L’homme de la situation existe pourtant. Le sauveur de la nation, celui qui pourrait en un coup de pédale bien sentie effacer huit années de disette, s’appelle Robert Gesink, révélé l’an passé sur Paris-Nice qu’il avait failli remporter, et dont je peux affirmer, sans risque d’erreur, la probable victoire demain après-midi, avec un bon quart d’heure d’avance sur l'éternel battu Lionel Chamoulaud, et son armada Stade 2.
Les jeux sont donc faits.
A moins que Franck Schleck ou Damiano Cunego, bons spécialistes de l’épreuve, ne parviennent à doubler, qu’Alejandro Valverde, surmotivé par les soupçons de dopage qui l’entourent, ne mette un point d’honneur à changer de rubrique… ou bien que Chavanel, dans son irrésistible Chacha Show, ne profite de l’absence de ses encombrants parrains, pour se tailler un beau costume en vrai velours de palmarès.
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
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