CRÉDIT BALLAN
2.10.08
Dans cette période troublée qui voit s’effondrer les banques internationales, personne ne viendra voler au secours du Crédit Agricole, l’équipe de Roger Legeay, dernier avatar d’une dynastie qui puisait ses racines dans la mythique Peugeot-BP à damiers, apparue à la fin des années 60.
Malgré les efforts de son directeur sportif pour tenter d’appâter un repreneur, l’équipe disparaît, rejoignant dans l'étroite portion de la voie lactée réservée aux cyclos, les étoiles Ti-Raleigh, Mapei ou Fassa Bortolo. Un pan de quarante ans de l’Histoire de France s’effondre sans que Madame Bachelot ne remue la moindre commissure. On aurait pourtant bien vu, sinon l'État, du moins une enseigne en vogue, type Price Minister ou Direct 8 reprendre le fonds de commerce, lequel avait déjà connu plusieurs ravalement de façades, à l’effigie du Gan, ou du Z (des vêtements pour enfants), franchise lauréate du Tour de France avec Greg Lemond.
Ses coureurs dispersés, recueillis comme des orphelins de guerre aux quatre coins du monde, le team espère sans doute revendre son Pullman et ses équipements à la flambant neuve équipe Sport&Erotism, dont le dessin des cuissards, publié dernièrement, n’a pas fait l’unanimité chez l’unique coureur de notre formation. Roger, j’attends ton appel, cependant que je m’apprête à clôturer mon compte au Crédit Agricole, en guise de représailles à son manque de panache.
On me trouve pleurnichard ce matin ? Et comment ne pas l’être en cette période troublée, disais-je, qui voit s’effondrer les banques internationales et s’arrêter les carrières de Zabel et Bettini ?
Ce dernier, grandiose, nous a gratifiés d’une dernière et somptueuse leçon de roulage dans la farine à pizza, dimanche dernier, aux cours des mondiaux de Varèse qui constituaient sa dernière course.
Tenancier d’un demi-peloton distancé par une échappée d'outsiders où figuraient trois de ses coéquipiers, le grillon malicieux s’est soudain relevé pour se mettre à serrer les pognes de ses anciens adversaires, bien décidé à faire son pot de départ sur le dos de la poursuite. Ceux qui auraient eu l’espoir de revenir sur la tête de la course, -et avec un peu de volonté, Allemands et Espagnols pouvaient encore y prétendre- n’osant pas jouer les rabat-joies, se sont résignés à lever le pied.
Il fallait voir la grise mine des battus quand ils franchissaient la ligne, contraints à chanter du Adriano Celentano dans le tout dernier kilomètre de Bettini, pour se rendre compte que le génial champion toscan les avaient eus à la ruse du sentiment.
Sur le podium déjà, traversé de cette lumière dorée qui sert, sur Terre, à éclairer la rentrée des classes et les championnats du monde cyclistes sur route, Alessandro Ballan exultait.
Son démarrage flash à trois kilomètres de la cible, restera comme l’un des plus beaux phénomènes physiques de l’année, à faire pâlir d’envie l’accélérateur de particules du CERN. En une fraction de seconde, confirmant les prédictions les plus alarmistes, le trou était fait.
Ballan, superbe machine à fabriquer des ronds de frites, s’envolait vers un succès imparable, sans souci de la crise mondiale et de l’angoisse des gouvernements, réduisant, le temps d’une chevauchée, le chaos de la planète à un murmure épaté.
Samedi soir, à l'occasion du départ du Tour de Vendée, cocktail dînatoire à la Mairie de la Roche-sur-Yon.
Pascal d’Huez
Malgré les efforts de son directeur sportif pour tenter d’appâter un repreneur, l’équipe disparaît, rejoignant dans l'étroite portion de la voie lactée réservée aux cyclos, les étoiles Ti-Raleigh, Mapei ou Fassa Bortolo. Un pan de quarante ans de l’Histoire de France s’effondre sans que Madame Bachelot ne remue la moindre commissure. On aurait pourtant bien vu, sinon l'État, du moins une enseigne en vogue, type Price Minister ou Direct 8 reprendre le fonds de commerce, lequel avait déjà connu plusieurs ravalement de façades, à l’effigie du Gan, ou du Z (des vêtements pour enfants), franchise lauréate du Tour de France avec Greg Lemond.
Ses coureurs dispersés, recueillis comme des orphelins de guerre aux quatre coins du monde, le team espère sans doute revendre son Pullman et ses équipements à la flambant neuve équipe Sport&Erotism, dont le dessin des cuissards, publié dernièrement, n’a pas fait l’unanimité chez l’unique coureur de notre formation. Roger, j’attends ton appel, cependant que je m’apprête à clôturer mon compte au Crédit Agricole, en guise de représailles à son manque de panache.
On me trouve pleurnichard ce matin ? Et comment ne pas l’être en cette période troublée, disais-je, qui voit s’effondrer les banques internationales et s’arrêter les carrières de Zabel et Bettini ?
Ce dernier, grandiose, nous a gratifiés d’une dernière et somptueuse leçon de roulage dans la farine à pizza, dimanche dernier, aux cours des mondiaux de Varèse qui constituaient sa dernière course.
Tenancier d’un demi-peloton distancé par une échappée d'outsiders où figuraient trois de ses coéquipiers, le grillon malicieux s’est soudain relevé pour se mettre à serrer les pognes de ses anciens adversaires, bien décidé à faire son pot de départ sur le dos de la poursuite. Ceux qui auraient eu l’espoir de revenir sur la tête de la course, -et avec un peu de volonté, Allemands et Espagnols pouvaient encore y prétendre- n’osant pas jouer les rabat-joies, se sont résignés à lever le pied.
Il fallait voir la grise mine des battus quand ils franchissaient la ligne, contraints à chanter du Adriano Celentano dans le tout dernier kilomètre de Bettini, pour se rendre compte que le génial champion toscan les avaient eus à la ruse du sentiment.
Sur le podium déjà, traversé de cette lumière dorée qui sert, sur Terre, à éclairer la rentrée des classes et les championnats du monde cyclistes sur route, Alessandro Ballan exultait.
Son démarrage flash à trois kilomètres de la cible, restera comme l’un des plus beaux phénomènes physiques de l’année, à faire pâlir d’envie l’accélérateur de particules du CERN. En une fraction de seconde, confirmant les prédictions les plus alarmistes, le trou était fait.
Ballan, superbe machine à fabriquer des ronds de frites, s’envolait vers un succès imparable, sans souci de la crise mondiale et de l’angoisse des gouvernements, réduisant, le temps d’une chevauchée, le chaos de la planète à un murmure épaté.
Samedi soir, à l'occasion du départ du Tour de Vendée, cocktail dînatoire à la Mairie de la Roche-sur-Yon.
Pascal d’Huez
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