VENGA IBAN MAYO !

Autant se l’avouer : il n’est jamais simple de faire coïncider humour et sport cycliste. Pourtant, et c’est une aubaine par ces temps difficiles, il arrive au monde de la pédale de se laisser gagner par le désespoir, ce qui, sur le chemin du comique, constitue un excellent postulat.
Exemple de cette panade qui porterait presque à rire, ce blog dédié au grimpeur Iban Mayo, récemment convaincu de dopage, dont le webmestre méritant ne sait plus trop aujourd’hui s’il doit poursuivre son effort ou tout envoyer bouler.



Oublie un instant, lecteur, ton confort bourgeois et le four où mijote le lapin emmoutardé par ta jeune épouse pour te mettre dans les socquettes de ce malheureux collègue de passion qui, son blog sur les bras, évoque un propriétaire découvrant subitement que les murs de sa gentilhommière sont en pain de mie.
Quelles sont ses perspectives, si l’on veut bien excepter le suicide ou la folie ?
Comment pourrait-il trouver une issue honorable à son dilemme, si l’on écarte d’emblée l’impensable fermeture du site ou le changement de cheval ?

A bien y penser, Magnus –car c’est ainsi que se nomme l’infortuné tenancier de l’IbanMayoBlog- sortirait grandi de cette épreuve s’il continuait à nous tenir informés des aléas de l’existence de son idole, désormais qu’elle doit affronter le difficile parcours de la réinsertion professionnelle. Démarches administratives, files d’attente, entretiens laborieux avec des conseillers d’orientation, les obstacles ne manquent pas et constituent d’espèces d’Alpes en négatif, moins jolis mais tout aussi raides, avec des creux à moins 10% d'espoir de réussite.
Par le biais du blog de ce véritable supporter, nous suivrions l’odyssée du coureur basque dans ses moindres détails, palpitant de bonheur et criant à la résurrection lorsque nous le saurions s'être brutalement levé de son siège pour quitter la foule des attentistes et venir à la copieuse enchaîner sans moufter trente CV recto-verso.

L’héroïsme guette, toujours prêt à souffler sur le champion démis de ses fonctions par les dérisoires forces du réel, quand bien même il est assis au bar et touille sa menthe à l’eau.
Venga Iban. Venga. Venga.



Pascal d’Huez