AFTER AU YANG-TSÉ ou COMMENT RUINER UNE SANTÉ OLYMPIQUE
9.8.08
Parti à 5h du matin, heure française, Samuel Sanchez remporte la médaille d’or de cyclisme sur route devant Rebellin et Cancellara.
Ce n’est pas ici qu’on vous bassinera avec les supposés bienfaits du sport sur la santé.
J’en fournis sans plus attendre l’éclatante démonstration.
Ce matin à l’aube, au terme d’une nuit passée au club Paris Paris afin de fêter en petit comité le nouveau logo de Sport&Erotism dessiné par Phil Brunch, je taille la discute avec quelques invités, amis intimes ou prestigieux, passionnés de cyclisme ou triés sur le volet. Pêle-mêle, on trouve, croisant dans les parages, des personnalités aussi variées qu’Alain Prost, la chanteuse Douchka, Yves Saint-Martin, Pascal Chanteur, quand ça n’est pas carrément Miss France, avec qui je m’entretiens justement des nouvelles selles à gels compensés, lorsque mon téléphone se met à sonner. Programmé deux ans à l’avance, il vient opportunément me rappeler le départ imminent de la course sur route olympique.
Me voici contraint de plaquer là mes convives pour aller m’asseoir dans l’arrière-salle du Yang-Tsé, un restaurant 24/24 de la rue de Belleville, où je sais pouvoir trouver les JO en continu et recevoir le demi-litre de thé nécessaire à ma concentration.
Or, ce n’était vraiment pas la peine de se précipiter. La course est partie à deux à l’heure, et une bande de seconds couteaux a pris cinq minutes d’avance. Etant donné que chaque nation, dans ce genre de marathon bien particulier, compte au maximum cinq équipiers, et que chacune, pratiquement, dispose d’un représentant en tête, il n’y a pas loin à penser que c’est déjà plié.
Alors ? Se coucher ou non ?
Cette question fondamentale, d’ordinaire réservée au boxeur, se pose quelquefois au passionné de vélo.
N’obéissant qu’à mon courage, je commande des nouilles sautées et me rabats sur le paysage, -tracé par Charly Mottet pour le compte du Comité Olympique,- qui, fort beau, emprunte une route au pied de la Grande Muraille. L’épreuve ressemble à s’y méprendre à un championnat du monde, avec ses coureurs emmaillotés dans leurs drapeaux nationaux dépourvus de sponsors, qui semblent porter des casaques. Ca sent bon le gala, et en anticipant de quelques années, on croirait assister à l’escale chinoise de la tournée du Tour de France à travers le monde.
Allez expliquer aux gens qu’il n’y a que le cyclisme dans la vie. Ils vous rigolent au nez. Idem à la télévision, où sans ménagements, un retour en plateau me réoriente vers la finale du tir au pistolet à air comprimé.
Un serveur affable a la gentillesse de me réveiller pour le dernier tour de circuit. C’est d’abord Cadel Evans, insensible aux symboles, qui surgit dans un beau maillot jaune, puis, tel le lion rouge qu’il porte sur le dos, Andy Schleck, cassant la baraque des favoris, exception faite de Rebellin et Sanchez, embarqués de justesse dans sa roue. Ses efforts sans compter pour mener le trio jusqu’au podium tournera au sacrifice, quand l’incroyable Cancellara, plus prompt qu’un sauveteur de la Croix-Rouge, parviendra à fondre sur les hommes de tête à un kilomètre de l’arrivée, accompagné de Rogers et Kolobnev.
Hélàs pour le Suisse, la fin cache une dernière grimpette. A ce jeu, c’est encore l’Espagne qui gagne, au point que bientôt, on pourra définir le cyclisme comme un sport qui se dispute à bicyclette et où les Espagnols gagnent à la fin.
Réendormi aussitôt la ligne franchie, je suis réapparu à la vie vers 14h, pour un rendez-vous avec le patron d’une PME, dans l’objectif encore secret de monter pour la saison prochaine une équipe amateur aux couleurs de Sport&Erotism.
Ma cravate chiffonnée et ma chemise sale ayant, semble-t-il, produit mauvais effet, le projet a pris du retard.
Patience, lecteur, je ne tarderai pas à venir mendier ta souscription.
Pascal d’Huez
Ce n’est pas ici qu’on vous bassinera avec les supposés bienfaits du sport sur la santé.
J’en fournis sans plus attendre l’éclatante démonstration.
Ce matin à l’aube, au terme d’une nuit passée au club Paris Paris afin de fêter en petit comité le nouveau logo de Sport&Erotism dessiné par Phil Brunch, je taille la discute avec quelques invités, amis intimes ou prestigieux, passionnés de cyclisme ou triés sur le volet. Pêle-mêle, on trouve, croisant dans les parages, des personnalités aussi variées qu’Alain Prost, la chanteuse Douchka, Yves Saint-Martin, Pascal Chanteur, quand ça n’est pas carrément Miss France, avec qui je m’entretiens justement des nouvelles selles à gels compensés, lorsque mon téléphone se met à sonner. Programmé deux ans à l’avance, il vient opportunément me rappeler le départ imminent de la course sur route olympique.
Me voici contraint de plaquer là mes convives pour aller m’asseoir dans l’arrière-salle du Yang-Tsé, un restaurant 24/24 de la rue de Belleville, où je sais pouvoir trouver les JO en continu et recevoir le demi-litre de thé nécessaire à ma concentration.
Or, ce n’était vraiment pas la peine de se précipiter. La course est partie à deux à l’heure, et une bande de seconds couteaux a pris cinq minutes d’avance. Etant donné que chaque nation, dans ce genre de marathon bien particulier, compte au maximum cinq équipiers, et que chacune, pratiquement, dispose d’un représentant en tête, il n’y a pas loin à penser que c’est déjà plié.
Alors ? Se coucher ou non ?
Cette question fondamentale, d’ordinaire réservée au boxeur, se pose quelquefois au passionné de vélo.
N’obéissant qu’à mon courage, je commande des nouilles sautées et me rabats sur le paysage, -tracé par Charly Mottet pour le compte du Comité Olympique,- qui, fort beau, emprunte une route au pied de la Grande Muraille. L’épreuve ressemble à s’y méprendre à un championnat du monde, avec ses coureurs emmaillotés dans leurs drapeaux nationaux dépourvus de sponsors, qui semblent porter des casaques. Ca sent bon le gala, et en anticipant de quelques années, on croirait assister à l’escale chinoise de la tournée du Tour de France à travers le monde.
Allez expliquer aux gens qu’il n’y a que le cyclisme dans la vie. Ils vous rigolent au nez. Idem à la télévision, où sans ménagements, un retour en plateau me réoriente vers la finale du tir au pistolet à air comprimé.
Un serveur affable a la gentillesse de me réveiller pour le dernier tour de circuit. C’est d’abord Cadel Evans, insensible aux symboles, qui surgit dans un beau maillot jaune, puis, tel le lion rouge qu’il porte sur le dos, Andy Schleck, cassant la baraque des favoris, exception faite de Rebellin et Sanchez, embarqués de justesse dans sa roue. Ses efforts sans compter pour mener le trio jusqu’au podium tournera au sacrifice, quand l’incroyable Cancellara, plus prompt qu’un sauveteur de la Croix-Rouge, parviendra à fondre sur les hommes de tête à un kilomètre de l’arrivée, accompagné de Rogers et Kolobnev.
Hélàs pour le Suisse, la fin cache une dernière grimpette. A ce jeu, c’est encore l’Espagne qui gagne, au point que bientôt, on pourra définir le cyclisme comme un sport qui se dispute à bicyclette et où les Espagnols gagnent à la fin.
Réendormi aussitôt la ligne franchie, je suis réapparu à la vie vers 14h, pour un rendez-vous avec le patron d’une PME, dans l’objectif encore secret de monter pour la saison prochaine une équipe amateur aux couleurs de Sport&Erotism.
Ma cravate chiffonnée et ma chemise sale ayant, semble-t-il, produit mauvais effet, le projet a pris du retard.
Patience, lecteur, je ne tarderai pas à venir mendier ta souscription.
Pascal d’Huez
1 Comments:
Salut Pascal
J'adore ton style, ton humour, ton esprit...
J'aime beaucoup Cancellara, c'est un "tueur" je suis très heureuse pour sa médaille d'or lors du clm
Amicalement
Laeti
http://laeti.coupsdegueule-coupsdecoeur.over-blog.com/
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