CONTADOR PLAFONNE À LUZ
15.7.11
Malgré les apparences, Frank et Andy auraient-ils, par attentisme, manqué l’occasion de nuire davantage à Alberto Contador cet après-midi ?
Les frérots ne renoncent que rarement à leur air placide. Comme l’an dernier, leur optimisme de nature les pousse à suivre un plan de bataille dont le meilleur est à venir. En attendant, n’ayant pas senti à quel point l’Espagnol était juste, ils regagnent l’hôtel avec quelques poils de nez, là où ils auraient pu empocher les deux oreilles et la queue.
Pendant l’ascension vers la Mongie, on signale la position reculée du Pistolero dans le groupe mené par des Leopard pas tellement déchaînés. Les premières informations nous parviennent sur le potentiel véritable de certains outsiders. Ainsi, Velits, Tony Martin, Fuglsang, passent à la trappe.
Pour le reste, montagne ou pas montagne, Thierry Adam me courbature.
J’observe les aléas du peloton depuis un bar de Montreuil-sous-Bois, où le patron, miracle, est fana de cyclisme.
Il avait repéré mon regard hier, lorsque j’étais passé tâter le terrain en prévision des Pyrénées, déjà un peu hagard à l’idée de rater la retransmission.
Comme la terrasse est bondée, et que je suis le seul à occuper la salle minuscule, il m’affrête une table, afin de me placer idéalement face à l’écran, paradoxalement très plat compte tenu du profil de l’étape. Un grand monsieur, ce patron. D’ailleurs, il possède des faux airs du Roi Miguel. La preuve, il poussera l’hospitalité jusqu’à ne pas m’adresser la moindre parole superflue avant la banderole des trois kilomètres.
Dans l’interminable montée sur L.-A., Basso se découvre. On est heureux de le retrouver à ce niveau. Il fait rouler son lieutenant Smydt. Voeckler, bien épaulé par Pierre Rolland, résiste bien, tandis que les favoris sont au marquage. Tous les champions avancent sous des masques d’hommes politiques, les intentions déguisées sous des allures plus ou moins dignes.
Curieuse fin de course, qui donne raison aux médisants qui voyaient Contador en-dessous. Pour autant, personne –hormis Frank Schleck, un peu- n’a semblé survoler les débats. Les écarts ne sont pas énormes. Il faudra donc attendre Beille et son petit plateau pour savoir si la faiblesse constatée de la Contada est une tendance profonde ou seulement la conséquence d’un genou grippé.
En tous cas, il n’est pas imbattable. Mais qui l’est ?
Thomas Voeckler, peut-être.
L’ancien Ti-blanc, devenu un Monsieur, portait le costume d’un patron des années 80 aujourd’hui, avec cravate, pochette et gilet. Il n’a même pas eu à se dépouiller pour rester au contact des leaders. Bien sûr, et surtout parce que le rythme n’était pas frénétique, nous ne feindrons pas, sur cette page, l’innocence de croire possible une victoire à Paris. N’empêche, ce Français a du mordant.
Parmi les publicités qui suivent la victoire de Samuel Sanchez, un spot s’adresse à ceux qui souffrent de troubles de l’érection. Trente secondes plus tard, un sexagénaire monté sur home-trainer nous vante les mérites d’un produit préventif des problèmes de prostate.
Ô société de consommation, ton réalisme nous fait redescendre de la montagne plus rapidement que le Pullman des Schleck, qui feraient bien d’en prendre de la graine.
Demain, visite à Lourdes par la route de l’Aubisque et du Soulor, l’occasion, pour tous les éclopés, d’effacer leurs hématomes sous les robinets de la grotte de Massabielle.
Pascal d’Huez
Les frérots ne renoncent que rarement à leur air placide. Comme l’an dernier, leur optimisme de nature les pousse à suivre un plan de bataille dont le meilleur est à venir. En attendant, n’ayant pas senti à quel point l’Espagnol était juste, ils regagnent l’hôtel avec quelques poils de nez, là où ils auraient pu empocher les deux oreilles et la queue.
Pendant l’ascension vers la Mongie, on signale la position reculée du Pistolero dans le groupe mené par des Leopard pas tellement déchaînés. Les premières informations nous parviennent sur le potentiel véritable de certains outsiders. Ainsi, Velits, Tony Martin, Fuglsang, passent à la trappe.
Pour le reste, montagne ou pas montagne, Thierry Adam me courbature.
J’observe les aléas du peloton depuis un bar de Montreuil-sous-Bois, où le patron, miracle, est fana de cyclisme.
Il avait repéré mon regard hier, lorsque j’étais passé tâter le terrain en prévision des Pyrénées, déjà un peu hagard à l’idée de rater la retransmission.
Comme la terrasse est bondée, et que je suis le seul à occuper la salle minuscule, il m’affrête une table, afin de me placer idéalement face à l’écran, paradoxalement très plat compte tenu du profil de l’étape. Un grand monsieur, ce patron. D’ailleurs, il possède des faux airs du Roi Miguel. La preuve, il poussera l’hospitalité jusqu’à ne pas m’adresser la moindre parole superflue avant la banderole des trois kilomètres.
Dans l’interminable montée sur L.-A., Basso se découvre. On est heureux de le retrouver à ce niveau. Il fait rouler son lieutenant Smydt. Voeckler, bien épaulé par Pierre Rolland, résiste bien, tandis que les favoris sont au marquage. Tous les champions avancent sous des masques d’hommes politiques, les intentions déguisées sous des allures plus ou moins dignes.
Curieuse fin de course, qui donne raison aux médisants qui voyaient Contador en-dessous. Pour autant, personne –hormis Frank Schleck, un peu- n’a semblé survoler les débats. Les écarts ne sont pas énormes. Il faudra donc attendre Beille et son petit plateau pour savoir si la faiblesse constatée de la Contada est une tendance profonde ou seulement la conséquence d’un genou grippé.
En tous cas, il n’est pas imbattable. Mais qui l’est ?
Thomas Voeckler, peut-être.
L’ancien Ti-blanc, devenu un Monsieur, portait le costume d’un patron des années 80 aujourd’hui, avec cravate, pochette et gilet. Il n’a même pas eu à se dépouiller pour rester au contact des leaders. Bien sûr, et surtout parce que le rythme n’était pas frénétique, nous ne feindrons pas, sur cette page, l’innocence de croire possible une victoire à Paris. N’empêche, ce Français a du mordant.
Parmi les publicités qui suivent la victoire de Samuel Sanchez, un spot s’adresse à ceux qui souffrent de troubles de l’érection. Trente secondes plus tard, un sexagénaire monté sur home-trainer nous vante les mérites d’un produit préventif des problèmes de prostate.
Ô société de consommation, ton réalisme nous fait redescendre de la montagne plus rapidement que le Pullman des Schleck, qui feraient bien d’en prendre de la graine.
Demain, visite à Lourdes par la route de l’Aubisque et du Soulor, l’occasion, pour tous les éclopés, d’effacer leurs hématomes sous les robinets de la grotte de Massabielle.
Pascal d’Huez
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