UNE BELLE FRICASSÉE
5.7.08
N'ayant jamais ressenti le moindre intérêt pour le vélo malgré les envahissantes tartines de mon Pascalou,
c'est sans peur de rater le Tour de France que je mets habituellement à profit le mois de juillet pour faire des pâtés.
Pâtés de porc, mais aussi de lièvre, grive, belette mixée avec de la pêche (une spécialité), gelées de loir, de loutre, de mangouste...
En général, je commence par vider l'animal (ou le morceau). Je lave la viande, puis je retire les os et je coupe le tout en morceaux (selon les bêtes).
Surtout, je fais bien attention de prendre le même poids de sucre que de chair. Après quoi, je fais cuire à feu doux la viande dans une bassine à confiture (ou une grande casserole), je la saupoudre de sucre et j'ajoute un peu de gras si nécessaire.
Je mélange bien.
En fin de cuisson, j'écume, et, très important, je vérifie la prise du pâté en projetant une tranche sur un mur.
Donc, comme j'expliquais, une fois que ça a bouilli tout l'aprème, il est pas rare que les coureurs arrivent pile quand je suis en train de verser la préparation dans les ramequins. Là, il s'agit de bien faire couler sur les bords, pour éviter les bulles. C'est une opération pas simple, qui nécessite de la concentration sinon catastrophe. Du coup, d'ordinaire, la victoire de Chavanel, Duschmoll, ou Tartempion je m'en -passez-moi l'expression mais j'ai beau chercher, j'en trouve pas d'autre- beurre la raie.
Aujourd'hui, changement de tableau. Je me suis faite cueillir. J'ai pas fait la moitié du boulot prévu, quand j'en ai pas foutu les trois quarts à côté, et si deux perdreaux dorment encore dans leur caisse en attendant d'être traités, ils ne doivent leur sursis qu'au mignon Valverde et à l'heureuse inspiration des commissaires de course, qui nous ont déterré un col enfoui du Morbihan, une belle région à taupes.
Bordel de merde ! Du panneau des 10 kms à l'arrivée, je suis restée comme deux ronds de frites devant la Deux, de la glue dans les guiboles, paralysée dans tout le corps par une sciatique du genre plutôt agréable, parce que par-dessus le marché, cette année y'a de nouveaux lapins dans le peloton qui sont pas mal du tout, et paraît-il, nourris au blé bio.
Bref, je ne félicite pas les organisateurs. S'ils ont décidé de rendre la course palpitante dès le début, j'aime autant les prévenir:
Beaucoup de haies risquent de n'être taillées qu'en août.
Enfin, à la question du vicelard Gérard Holtz "Valverde peut-il garder le maillot jaune jusqu'à Paris ?", je réponds oui, mais à condition de le retirer la nuit.
Barbara Jennings
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