AU MONT PARESSE
16.7.07
Pareils aux travestis de Chez Michou, les coureurs partent se reposer quand tout le monde retourne au turbin. Leur journée de repos, cependant, sous ses faux airs de jour férié, est une embûche parmi d’autres, qu’il vaut mieux appréhender avec soin, comme un col particulièrement traître, qui serait plat.
Au cœur du dirigeable Sport&Erotism toujours amarré au bord du lac de Tignes, notre sommeil, bercé par le courant, dure plus longtemps que d’habitude. Derrière la porte de nos cabines individuelles, chacun achève en beauté sa nuit par une grasse mat.
Mais j’y pense ! Et si cette pénurie provisoire d’attaques et de chutes à l’arrière m’offrait l’occasion de vous présenter notre équipe ?
A la barre, l’excellent Sylvain Paris-Brest, ex-ingénieur aéronautique reconverti dans le monde du cyclisme. Seul diplômé à bord, parlant couramment dix langues dont le morse, il est responsable de la maintenance de l’appareil.
Derrière lui, lovée devant l’ordinateur portable qui recueille seconde après seconde les précieuses données météo, voici l’ancienne championne du monde du demi-fond, Stéphanie Hoppe, devenue actrice de charme sous le pseudo de Chalumelle. Une fille extra, au sujet de qui je ne permettrai à personne d’aller raconter qu’elle ne doit sa présence parmi nous qu’à l’extrême légèreté de ses mœurs.
Enfin, près de la baie teintée, sous le plaid qui, par n’importe quel temps, protège ses cuisses héroïques, se tient endormi le champion de l’été 67, Roger Pingeon. Ce que dit Roger, même en tout début de conversation, a toujours valeur de dernier mot.
Cette liste ne serait pas complète si j’oubliais d’y ajouter notre dernière recrue, l’Ours Paxton, un mâle de la taille d’un basketteur, réchappé d’un cirque où ses maîtres le forçaient à faire du monocycle !
Depuis le fauteuil cuir qui me sert de point d’observation, j’accompagne à la jumelle les pérégrinations oisives des concurrents du Tour, dans l’espoir d’y lire la course à venir.
Mais l’imagination n’est pas souvent le fort de nos héros, et la plupart d’entre eux n’ont rien trouvé de mieux, pour meubler leurs congés, qu’une balade à vélo.
Quelquefois, les épouses sont venues, et les plus chanceux ont droit à une virée autour du lac, avec poussette pour une fois.
Le tableau serait idéal sans le zèle des commissaires de course. Par un défaut d’organisation, leur jour de relâche ne concorde pas avec celui des coureurs, et c’est à l’affût de la moindre tricherie qu’on les voit quadriller parcs et terrasses.
C’est ainsi qu’un casque rouge, -comme on les surnomme avec mépris-, a cru bon de pénaliser Ludovic Turpin, surpris à s’appuyer contre une voiture, pour y réparer la lanière de ses tongs…

Puisque cette étape s’enfonce dans la monotonie, Chalumelle a la bonne idée d’organiser un cocktail dînatoire sur le pouce. Une brève campagne de flyers plus tard, et voici que déboule toute la caravane, attirée par l’odeur du génépi.
Je convaincs un traiteur local d’effectuer une excellente opération publicitaire en nous fournissant gratis, et à peine le buffet dressé, Christophe Moreau profite que chacun s’observe pour attaquer une saucisse aux herbes.
Tout en resterait là, si seulement Vinokourov, piqué au vif, ne trouvait malin de s’engager dans un festin de tartichêvre concocté dans une PME du Grand-Bornant, par ailleurs productrice de gilets polaires.
Le champion kazakh a-t-il su éviter le piège du Mont Paresse ? A-t-il compromis ses chances sur la pente du Beaufort englouti à grandes goulées, dont les renvois l’accompagneront jusqu’à Briançon ?
Nous le saurons demain, et peut-être même de très bonne heure, si par malheur sa barque, emmenée par Andreas Klöden, devait chavirer avant d’avoir regagné l’hôtel.
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
Au cœur du dirigeable Sport&Erotism toujours amarré au bord du lac de Tignes, notre sommeil, bercé par le courant, dure plus longtemps que d’habitude. Derrière la porte de nos cabines individuelles, chacun achève en beauté sa nuit par une grasse mat.
Mais j’y pense ! Et si cette pénurie provisoire d’attaques et de chutes à l’arrière m’offrait l’occasion de vous présenter notre équipe ?
A la barre, l’excellent Sylvain Paris-Brest, ex-ingénieur aéronautique reconverti dans le monde du cyclisme. Seul diplômé à bord, parlant couramment dix langues dont le morse, il est responsable de la maintenance de l’appareil.
Derrière lui, lovée devant l’ordinateur portable qui recueille seconde après seconde les précieuses données météo, voici l’ancienne championne du monde du demi-fond, Stéphanie Hoppe, devenue actrice de charme sous le pseudo de Chalumelle. Une fille extra, au sujet de qui je ne permettrai à personne d’aller raconter qu’elle ne doit sa présence parmi nous qu’à l’extrême légèreté de ses mœurs.
Enfin, près de la baie teintée, sous le plaid qui, par n’importe quel temps, protège ses cuisses héroïques, se tient endormi le champion de l’été 67, Roger Pingeon. Ce que dit Roger, même en tout début de conversation, a toujours valeur de dernier mot.
Cette liste ne serait pas complète si j’oubliais d’y ajouter notre dernière recrue, l’Ours Paxton, un mâle de la taille d’un basketteur, réchappé d’un cirque où ses maîtres le forçaient à faire du monocycle !
Depuis le fauteuil cuir qui me sert de point d’observation, j’accompagne à la jumelle les pérégrinations oisives des concurrents du Tour, dans l’espoir d’y lire la course à venir.
Mais l’imagination n’est pas souvent le fort de nos héros, et la plupart d’entre eux n’ont rien trouvé de mieux, pour meubler leurs congés, qu’une balade à vélo.
Quelquefois, les épouses sont venues, et les plus chanceux ont droit à une virée autour du lac, avec poussette pour une fois.
Le tableau serait idéal sans le zèle des commissaires de course. Par un défaut d’organisation, leur jour de relâche ne concorde pas avec celui des coureurs, et c’est à l’affût de la moindre tricherie qu’on les voit quadriller parcs et terrasses.
C’est ainsi qu’un casque rouge, -comme on les surnomme avec mépris-, a cru bon de pénaliser Ludovic Turpin, surpris à s’appuyer contre une voiture, pour y réparer la lanière de ses tongs…

Puisque cette étape s’enfonce dans la monotonie, Chalumelle a la bonne idée d’organiser un cocktail dînatoire sur le pouce. Une brève campagne de flyers plus tard, et voici que déboule toute la caravane, attirée par l’odeur du génépi.
Je convaincs un traiteur local d’effectuer une excellente opération publicitaire en nous fournissant gratis, et à peine le buffet dressé, Christophe Moreau profite que chacun s’observe pour attaquer une saucisse aux herbes.
Tout en resterait là, si seulement Vinokourov, piqué au vif, ne trouvait malin de s’engager dans un festin de tartichêvre concocté dans une PME du Grand-Bornant, par ailleurs productrice de gilets polaires.
Le champion kazakh a-t-il su éviter le piège du Mont Paresse ? A-t-il compromis ses chances sur la pente du Beaufort englouti à grandes goulées, dont les renvois l’accompagneront jusqu’à Briançon ?
Nous le saurons demain, et peut-être même de très bonne heure, si par malheur sa barque, emmenée par Andreas Klöden, devait chavirer avant d’avoir regagné l’hôtel.
Pascal d’Huez, envoyé spécial.
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