ADIEU POULET
26.7.07
On se souviendra qu’à force de désirer gagner le Tour, tu avais rendu marteau les observateurs en t’envolant dans les Pyrénées malgré le désavantage d’ailes jugées trop chétives, « Chicken » parmi les aigles.
Hélàs, le cauchemar veille, au tournant du sprint intermédiaire. Du côté de Pau, des chenapans déphasés par les dernières affaires de doping et les renvois successifs de Vinokourov et Rasmussen, nous ont choisi pour cible à leur lance-pierre, au terme d’une funeste assimiliation. Quelques grosses caillasses ont transpercé notre toile en trois points, et provoqué des fuites fatales, causes d’un atterrissage en catastrophe parmi les volailles d’un élevage à ciel ouvert.
Cerise sur le gâteau, l’Ours Paxton –qui se faisait toute une joie de survoler dimanche les Champs-Elysées-, en tentant de s’opposer aux jets, a été tué sur le coup.
Autant dire que l’humeur est blâfarde, et que le cœur n’y serait bientôt plus s’il n’y avait le Tour de France, sa dramaturgie sans cesse renouvelée, et le suspense qui s’annonce, grandiose, pour ce samedi de gala.
Son opposant est également son opposé : L’Australien Cadel Evans, un défenseur trentenaire, résistant mais maintes fois soporifique, possède l’atout, en ces temps chaotiques, d’être plus régulier qu’un Témoin de Jéhovah dans l’exercice du porte à porte. Ce dernier, jamais mêlé à rien de fâcheux, a la sympathie du milieu, pour la raison qu’il semble souffrir en montagne, au contraire du junior leader de la Discovery, écureuil joyeux dont certains mettent en doute l’innocence.
L’amertume est sentiment aisé, il n’est qu’à suivre la roue. C’est au contraire un talent que l’admiration ; art perdu depuis des lustres par les commentateurs mous et désabusés de cette épreuve déraisonnable, qui –dernière lubie- trouvent malin de ne pas s’extasier.
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