REPRENDRE PAR LES VOSGES
7.7.12
On a
connu des départs meilleurs. C'est certain.
Cette fois, c'est contusionné aux coudes et éraflé aux quadriceps que votre Pascal se présente sur son blog estival, dans l'objectif de prendre ce Tour de France en cours, afin de le relater jusque dans ses aspects les plus énigmatiques.
Je me trouvais pourtant à Liège, il y a une semaine, au tout départ. Dois-je le dire, au risque de passer pour un frimeur ? Je tenais même une jolie petite forme et n'avais jamais été aussi sec (60 kg et 1,68m, soit quatre centimètres en deçà de ma taille habituelle, grâce à des exercices quotidiens d'humiliation du squelette). Je m'apprêtais à faire un grand Tour, ouais. A en claquer chaque jour de belles, comme on dit dans les voitures, sans pour autant être sexiste. Et puis : l'accident, bête, astucieux, royal.
Tandis que je regagnais l'hôtel, parmi la foule des badauds, je n'ai pas pu éviter la chute d'un jeune fan de l'équipe Lotto, dix mètres devant moi. A l'allure où nous marchions, le choc était inévitable. Surpris, j'ai tenté une embardée pour éviter l'enchevêtrement de supporters tombés au sol mais me suis retrouvé coincé contre les barrières, dans un amas de banderoles et de frites grasses.
Et voilà comment on réduit à néant onze mois de préparation minutieuse.
A la clinique Michel Pollentier, -où j'ai été admis, non pas en urgence, mais au contraire, patiemment, en prenant le temps nécessaire à la compréhension des faits- j'ai suivi les premières étapes dans un demi-coma désabusé. Devenu le jouet de mon cortex en mode sans échec, j'ai cru voir le même coureur gagner chaque après-midi la même étape ! Jusqu'où se niche l'imagination quand le cerveau bafouille ?! Sans doute sous l'influence de mes lectures récentes, ce nouveau champion au style délié portait le nom d'une romancière française. Peter Duras ou Peter Yourcenar, je ne sais plus, mais je jure l'avoir lu*.
Hier après-midi, le bon Dr. Kuntz (longtemps médecin de l'équipe italo-flamande Nitropharma), inspectant le fond de mon oeil, m'a donné bon de sortie. Je suis libre de suivre la course de mes étoiles chéries à travers Vosges, Alpes puis Pyrénées, à condition de rester sous la surveillance de Caramelle, une stagiaire en neurologie, qui me véhiculera à travers le pays.
Nous voici pour l'heure, Caram et moi, postés dans le Col de la Grosse Pierre, d'où nous tenterons, tout à l'heure, d'emboîter le pas à la caravane.
Pour ceux qui auraient raté le début : la course a commencé par une série de circonvolutions nerveuses afin de se débarrasser d'un peu de matière avant d'arriver dans les Alpes. Elle n'y est vraiment parvenue que hier, sur la route d'Epernay. Ryder Hesjedal, notamment, récent vainqueur du Giro, tombé lourdement, s'en va au moment où j'arrive. D'autres ont du plomb dans l'aile : Frank Schleck, Valverde, Gesink, pour ne pas citer les frenchies Rolland, puis, plus profond encore, Thomas Voeckler, sont tous à plusieurs minutes.
Au top, impeccables de concentration, les favoris Evans et Wiggins ont franchi le champ de mines de la première semaine sans la moindre égratignure.
Une vie nouvelle commence aujourd'hui, avec la première difficulté. Une arrivée inédite dans les Vosges, au lieu-dit de La Planche des Belles-Filles. Des filles aux courbes affolantes, puisqu'on évoque, en suffoquant, des passages à 20%**!
J'observe avec bonheur que la direction du Tour de France prend enfin au sérieux le programme implicite contenu dans le titre de ce blog, en saupoudrant la route de sel érotique, ceci, j'imagine, afin de ramener sur France Télévisions d'anciens afficionados, que le sex-appeal de Cadel Evans avait fait passer à Youporn.
Pascal d'Huez, sur la route du Tour de France.
*Pascal semble faire allusion à Peter Sagan, vainqueur des première, troisième et sixième étape.
**Le profil de l'étape.
Cette fois, c'est contusionné aux coudes et éraflé aux quadriceps que votre Pascal se présente sur son blog estival, dans l'objectif de prendre ce Tour de France en cours, afin de le relater jusque dans ses aspects les plus énigmatiques.
Je me trouvais pourtant à Liège, il y a une semaine, au tout départ. Dois-je le dire, au risque de passer pour un frimeur ? Je tenais même une jolie petite forme et n'avais jamais été aussi sec (60 kg et 1,68m, soit quatre centimètres en deçà de ma taille habituelle, grâce à des exercices quotidiens d'humiliation du squelette). Je m'apprêtais à faire un grand Tour, ouais. A en claquer chaque jour de belles, comme on dit dans les voitures, sans pour autant être sexiste. Et puis : l'accident, bête, astucieux, royal.
Tandis que je regagnais l'hôtel, parmi la foule des badauds, je n'ai pas pu éviter la chute d'un jeune fan de l'équipe Lotto, dix mètres devant moi. A l'allure où nous marchions, le choc était inévitable. Surpris, j'ai tenté une embardée pour éviter l'enchevêtrement de supporters tombés au sol mais me suis retrouvé coincé contre les barrières, dans un amas de banderoles et de frites grasses.
Et voilà comment on réduit à néant onze mois de préparation minutieuse.
A la clinique Michel Pollentier, -où j'ai été admis, non pas en urgence, mais au contraire, patiemment, en prenant le temps nécessaire à la compréhension des faits- j'ai suivi les premières étapes dans un demi-coma désabusé. Devenu le jouet de mon cortex en mode sans échec, j'ai cru voir le même coureur gagner chaque après-midi la même étape ! Jusqu'où se niche l'imagination quand le cerveau bafouille ?! Sans doute sous l'influence de mes lectures récentes, ce nouveau champion au style délié portait le nom d'une romancière française. Peter Duras ou Peter Yourcenar, je ne sais plus, mais je jure l'avoir lu*.
Hier après-midi, le bon Dr. Kuntz (longtemps médecin de l'équipe italo-flamande Nitropharma), inspectant le fond de mon oeil, m'a donné bon de sortie. Je suis libre de suivre la course de mes étoiles chéries à travers Vosges, Alpes puis Pyrénées, à condition de rester sous la surveillance de Caramelle, une stagiaire en neurologie, qui me véhiculera à travers le pays.
Nous voici pour l'heure, Caram et moi, postés dans le Col de la Grosse Pierre, d'où nous tenterons, tout à l'heure, d'emboîter le pas à la caravane.
Pour ceux qui auraient raté le début : la course a commencé par une série de circonvolutions nerveuses afin de se débarrasser d'un peu de matière avant d'arriver dans les Alpes. Elle n'y est vraiment parvenue que hier, sur la route d'Epernay. Ryder Hesjedal, notamment, récent vainqueur du Giro, tombé lourdement, s'en va au moment où j'arrive. D'autres ont du plomb dans l'aile : Frank Schleck, Valverde, Gesink, pour ne pas citer les frenchies Rolland, puis, plus profond encore, Thomas Voeckler, sont tous à plusieurs minutes.
Au top, impeccables de concentration, les favoris Evans et Wiggins ont franchi le champ de mines de la première semaine sans la moindre égratignure.
Une vie nouvelle commence aujourd'hui, avec la première difficulté. Une arrivée inédite dans les Vosges, au lieu-dit de La Planche des Belles-Filles. Des filles aux courbes affolantes, puisqu'on évoque, en suffoquant, des passages à 20%**!
J'observe avec bonheur que la direction du Tour de France prend enfin au sérieux le programme implicite contenu dans le titre de ce blog, en saupoudrant la route de sel érotique, ceci, j'imagine, afin de ramener sur France Télévisions d'anciens afficionados, que le sex-appeal de Cadel Evans avait fait passer à Youporn.
Pascal d'Huez, sur la route du Tour de France.
*Pascal semble faire allusion à Peter Sagan, vainqueur des première, troisième et sixième étape.
**Le profil de l'étape.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home