MON COUREUR A UNE AUTONOMIE DE CINQ HEURES
28.2.05
A quelques jours du début du Pro-Tour, on affirme autour de moi que les gros sous tuent la course, et que la technologie étouffe l’inspiration. Rien n’est moins vrai !…et je le démontre sans tarder, puisque cet article n’est pas écrit directement par votre serviteur, mais par Laurent Brochard, guidé, par mes soins, à l’oreillette…
Un champion récemment retiré du peloton me racontait qu’au cours des premiers mois de sa retraite, il ne pouvait plus faire l’amour à sa femme sans croire entendre la voix de son directeur sportif lui conseiller d’attaquer ou de descendre chercher des bidons.
Cette anecdote qui peut prêter à sourire, laisse pourtant présager d’un mal beaucoup plus répandu : Acouphènes, bourdonnements, éczéma de l’oreille interne, sensations de voix intérieures, toutes pathologies nouvellement inscrites sur le carnet de santé déjà bien rempli du coureur cycliste, sont les conséquences d’un mauvais emploi de l’oreillette.
Malheureusement, le potentiel tactique immense de cette technologie est trop peu ou mal enseigné dans les équipes amateurs, et rares sont ceux qui ont su en jouer avec la finesse qu’elle mérite.
Seul l’US Postal, à vrai dire, a su tirer partie des nouveaux moyens de télécommunications avec une roublardise de Pieds Nickelés. J’en veux pour principal exemple, le célèbre sketch de la défaillance d’Armstrong retransmis par la télé jusque dans les voitures de l’équipe rivale, et pour preuve, l’ironie qui veut qu’une société de courrier à l’ancienne ait, sur leur terrain pourtant, damé le pion à une compagnie allemande de téléphones mobiles, et à une autre, danoise, d’accès à internet.
Mais examinons ensemble les incroyables opportunités tactiques qu’offrent les nouveaux médias à un cyclisme fatigué par ces sempiternelles bordures et échappées en chasse-patates:
1- Le brouillage d’ondes.
Comme en temps de guerre, le brouillage des émissions radios de l’équipe adverse peut fort bien s’obtenir à l’aide de simples aimants glissés au départ de la course dans la poche arrière du coureur à battre.
En cas d’urgence, et de façon plus prosaïque, dans le final d’une classique, échappé à deux, je recommande de chanter à tue-tête. Cette technique simple a cependant l’inconvénient d’empêcher aussi celui qui chante de bien entendre les conseils de son directeur sportif. Ainsi l’apprit à ses dépens, Michael Boogerd au cours du printemps dernier.
2- L’intoxication.
A réaliser de préférence avec la complicité d’un reporter.
La fausse information, qui n’a pas attendu l’oreillette, mais qui trouve là le moyen de son épanouissement, nécessite de grimacer en faisant non de la tête et de décliner les relais avec un air embêté, avant de régler tout le monde au sprint.
Par nature, cette technique supporte mal d’être trop souvent répétée.
3- Le piratage.
Nec plus ultra des nouvelles stratégies en œuvre dans le peloton, le piratage oblige à l’acquisition d’un matériel coûteux, seul capable de dénicher les fréquences réservées aux rivaux.
Il est important de rappeler ici qu’il est inutile de pirater les communications de l’ennemi après les avoir brouillées, surtout si plusieurs de vos coureurs sont en train de pratiquer l’intoxication.
Ainsi devisait l’autre samedi Jean-René Bernaudeau, à l’aide d’un paper-board, devant ses louveteaux Bouygues Telecom.
Fort heureusement, ces derniers ne l’écoutaient pas, trop occupés à s’envoyer des SMS en pagaille grâce au forfait illimité offert par leur sponsor.
Plus que jamais, la course est ouverte.■
Pascal D’Huez, envoyé spécial.
Un champion récemment retiré du peloton me racontait qu’au cours des premiers mois de sa retraite, il ne pouvait plus faire l’amour à sa femme sans croire entendre la voix de son directeur sportif lui conseiller d’attaquer ou de descendre chercher des bidons.
Cette anecdote qui peut prêter à sourire, laisse pourtant présager d’un mal beaucoup plus répandu : Acouphènes, bourdonnements, éczéma de l’oreille interne, sensations de voix intérieures, toutes pathologies nouvellement inscrites sur le carnet de santé déjà bien rempli du coureur cycliste, sont les conséquences d’un mauvais emploi de l’oreillette.
Malheureusement, le potentiel tactique immense de cette technologie est trop peu ou mal enseigné dans les équipes amateurs, et rares sont ceux qui ont su en jouer avec la finesse qu’elle mérite.
Seul l’US Postal, à vrai dire, a su tirer partie des nouveaux moyens de télécommunications avec une roublardise de Pieds Nickelés. J’en veux pour principal exemple, le célèbre sketch de la défaillance d’Armstrong retransmis par la télé jusque dans les voitures de l’équipe rivale, et pour preuve, l’ironie qui veut qu’une société de courrier à l’ancienne ait, sur leur terrain pourtant, damé le pion à une compagnie allemande de téléphones mobiles, et à une autre, danoise, d’accès à internet.
Mais examinons ensemble les incroyables opportunités tactiques qu’offrent les nouveaux médias à un cyclisme fatigué par ces sempiternelles bordures et échappées en chasse-patates:
1- Le brouillage d’ondes.
Comme en temps de guerre, le brouillage des émissions radios de l’équipe adverse peut fort bien s’obtenir à l’aide de simples aimants glissés au départ de la course dans la poche arrière du coureur à battre.
En cas d’urgence, et de façon plus prosaïque, dans le final d’une classique, échappé à deux, je recommande de chanter à tue-tête. Cette technique simple a cependant l’inconvénient d’empêcher aussi celui qui chante de bien entendre les conseils de son directeur sportif. Ainsi l’apprit à ses dépens, Michael Boogerd au cours du printemps dernier.
2- L’intoxication.
A réaliser de préférence avec la complicité d’un reporter.
La fausse information, qui n’a pas attendu l’oreillette, mais qui trouve là le moyen de son épanouissement, nécessite de grimacer en faisant non de la tête et de décliner les relais avec un air embêté, avant de régler tout le monde au sprint.
Par nature, cette technique supporte mal d’être trop souvent répétée.
3- Le piratage.
Nec plus ultra des nouvelles stratégies en œuvre dans le peloton, le piratage oblige à l’acquisition d’un matériel coûteux, seul capable de dénicher les fréquences réservées aux rivaux.
Il est important de rappeler ici qu’il est inutile de pirater les communications de l’ennemi après les avoir brouillées, surtout si plusieurs de vos coureurs sont en train de pratiquer l’intoxication.
Ainsi devisait l’autre samedi Jean-René Bernaudeau, à l’aide d’un paper-board, devant ses louveteaux Bouygues Telecom.
Fort heureusement, ces derniers ne l’écoutaient pas, trop occupés à s’envoyer des SMS en pagaille grâce au forfait illimité offert par leur sponsor.
Plus que jamais, la course est ouverte.■
Pascal D’Huez, envoyé spécial.